Politique




Crise sociopolitique : Nouvelle mobilisation du M5-RFP

Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces  Patriotique a organisé une nouvelle mobilisation ce mardi 11 juillet à la Place de…

Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces  Patriotique a organisé une nouvelle mobilisation ce mardi 11 juillet à la Place de l’Indépendance.  Elle a regroupé plusieurs milliers de personnes tous appelant le président Ibrahim Boubacar Keïta et son régime à démissionner. C’était en présence de l’imam Mahmoud Dicko.

« Pour répondre à l’entêtement de M. Ibrahim Boubacar Kéïta, nous avons décidé de tenir ce mardi 11 août 2020 le grand rassemblement populaire à Bamako, sur l’ensemble du territoire national et dans la diaspora et ce de façon continue jusqu’à l’atteinte de l’objectif recherché par le peuple malien », a prévenu Ibrahim Ikassa Maïga au compte du M5-RFP. Et au soir de la mobilisation, ils sont plusieurs à rester à la Place de l’Indépendance pour exiger le départ d’IBK du pouvoir.

Le mouvement contestataire accuse le président IBK d’avoir « mis en place un système oligarchique et ploutocratique de prédation fondé sur la corruption et l’impunité ». Il se dit déterminé à faire partir ledit système « en se mobilisant massivement sans violence et dans le respect des lois sur l’ensemble du territoire national et dans la diaspora ».

Le M5-RFP a qualifié d’ « hérésie » les propos du président de la République les accusant de vouloir « instaurer un état islamique au Mali ». Il a également réitéré son rejet des recommandations de la CEDEAO qu’il juge « anticonstitutionnelles ».

Des slogans hostiles à la France

Les manifestants faisaient montre de slogans hostiles à la France. « Boubou et la France dégagez !», « La France est la plaie du Mali !», pouvait-on lire sur des pancartes. «  Au sujet du Mali, que M. Macron la ferme hermétiquement », s’est exclamé Oumar Marico face aux manifestants, président du parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI), membre du M5.

L’imam Mahmoud Dicko, autorité morale du mouvement contestataire, a rendu hommage aux personnes tuées lors des dernières manifestations. Il a salué l’implication de la CEDEAO dans la résolution de la crise même si ses recommandations ne « font pas des heureux » et a invité les manifestants à demeurer pacifiques. L’imam Dicko a déclaré n’avoir pas peur de mourir et a assuré les manifestants du soutien du chérif de Nioro, Bouyé Haïdara, au peuple.

Les contestataires ont également exigé la libération du chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé. Le président IBK déclarait le 16 juin dernier qu’il serait bientôt libre. Près de deux mois plus tard, le M5-RFP s’interroge. «  Bientôt, c’est quand »?

Boubacar Diallo