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Crises au Sahel : L’Etat responsable ?

A l'initiative du Parti pour la Renaissance Nationale (Parena), la concertation sur les crises au Sahel a eu pour thème…

A l’initiative du Parti pour la Renaissance Nationale (Parena), la concertation sur les crises au Sahel a eu pour thème ‘’ Quels rôles pour les élus, les partis politiques et la société civile ? » Plus de 300 participants venus du Burkina-Faso, du Niger, de la Mauritanie , du Sénégal, du Tchad et du Mali, ont pris part aux travaux à  l‘hôtel Laico Amitié de Bamako. Pour le président du Parena, Tiébilé Dramé, il ne s’agit pas d’un tribunal, encore moins d’une énième rencontre mais d’une concertation des partis politiques, des élus, des experts et des responsables de la société civile pour diagnostiquer les maux du Sahel. Pour le président du Parena, la recherche de solutions aux crises au Sahel qui est malade des décisions non prises au moment o๠il fallait les prendre, ne saurait être l’apanage des seuls gouvernants, des seuls services et des seuls diplomates. Selon lui, les élus, les partis politiques, les leaders d’opinion ont un rôle irremplaçable à  jouer. Trois sous thèmes ont été développés au cours de cette concertation, à  savoir : ‘’ Le Sahel aujourd’hui : état des lieux », ‘’ La coopération sous-régionale » et ‘’ Quels rôles pour les partis politiques, les élus, la société civile et les leaders de communautés dans la résolution des crises au Sahel ». Le sous thème ‘’ Le Sahel aujourd’hui : état des lieux » a donné lieu à  des débats au cours desquels les intervenants ont accusé l’Etat. Pour Nock Ag Attia, député élu à  Diré, ce sont les nordistes mêmes qui peuvent résoudre ce problème. Il met en avant le patriotisme, un vecteur essentiel dans la résolution de la crise. De l’avis de l’honorable Nock Ag Attia, les trafiquants de drogue, les voleurs de bétails, les enleveurs des véhicules sont connus. ‘’Il faut prendre les malfaiteurs et les mettre en prison. C’’est un manque de l’autorité de l’Etat qui ne joue pas son rôle. Les partis politiques manipulent car ils cherchent le pouvoir », a-t-il souligné. A en croire l’honorable Abou Sidibé de Gao, l’insécurité est en train de détruire le Mali dans cette région. ‘’ C’’est le manque de l’autorité de l’Etat sous toutes ses formes. Il n’y a pas d’Etat », a-t-il martelé, tout en estimant que le communautarisme est un danger mortel pour notre pays. ‘’Le jeu du communautarisme est plus dangereux que le racisme », a conclu l’honorable Abou Sidibé. Danger au Sahel : Aqmi et trafic de drogue ! Selon Dr Abdou Maà¯ga, notable du nord, les forces de sécurité ont démissionné. Ce n’est pas l’absence de l’Etat mais la démission de l’Etat. De l’avis de l’ancien premier ministre, Ousmane Issoufi Maà¯ga, ceux qui accusent l’Etat sont dans leur droit. Cela, affirme l’ex-chef du gouvernement, est légitime. Ousmane Issoufi Maà¯ga a la ferme conviction que l’Etat a joué son rôle avec des insuffisances et des erreurs. ‘’l’Etat a été fragilisé. Il faut rebondir. Nous avons la capacité de le faire », a précisé l’ancien premier ministre. Col Mahamane Abou, président de la Haute autorité pour la consolidation de la paix et de la sécurité au nord à  la présidence du Niger, estime que le sens de l’urgence devrait être ressentie par les Etats au moment de l’implantation d’Aqmi et des narcotrafiquants. Le trafic de drogue, a affirmé le colonel Mahamane Abou, pourrit l’Etat de l’intérieur, les forces armées et de sécurité, la classe politique. ‘’Les questions d’Aqmi et du trafic de drogue ont été négligées. », a déclaré Mahamane Abou. A l’heure actuelle, a analysé Mohamed Anako, président du Conseil régional d’Agadez au Niger, le danger, C’’est Aqmi et le trafic de drogue. Cet ex-chef rebelle aujourd’hui conseiller à  la présidence du Niger, craint plutôt la manipulation des communautés par les éléments d’Aqmi. ‘’J’ai peur de la récupération », a-t-il déclaré en substance. Le président du Conseil de cercle d’Ansongo va plus loin en déclarant qu’Al-Qaà¯da est « le préfet de certains cercles du Mali. » Le maire de M’Bouna dans le cercle de Goundam a fait part d’une cohabitation exemplaire entre les éléments d’Aqmi et les villageois. De l’avis de cet élu, ils viennent dans les villages o๠ils donnent des cadeaux aux personnes âgées, des billets de 10 000 CFA aux femmes et aux enfants. Aussi visitent-ils les mosquées et les écoles. Ils n’hésitent pas à  attirer l’attention des uns et des autres sur la salubrité des lieux de culte comme la mosquée. Aux dires du maire, ils déclarent ne pas avoir comme cible les Maliens mais les Occidentaux.