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Crowdfunding : Le financement autrement

De nombreux projets meurent de leur belle mort à cause de la frilosité des banques à les financer. Et pourtant…

De nombreux projets meurent de leur belle mort à cause de la frilosité des banques à les financer. Et pourtant des solutions alternatives existent, très souvent méconnues au Mali, qui peuvent permettre à ces rêves de prendre vie.

Le crowdfunding ou financement participatif est le mieux connu des types de financement alternatif. Il permet à une personne, via une plateforme en ligne, de récolter des fonds pour financer un projet, quel qu’en soit le domaine : humanitaire, économique ou encore culturel. Il est fait appel au public pour investir un petit montant permettant au porteur de projet de réunir les fonds dont il a besoin. « Le demandeur soumet d’abord son projet aux administrateurs de la plateforme qui vont s’assurer de sa pertinence et de sa conformité. Si c’est le cas, ils acceptent de le poster sur le site. C’est la toute première étape » explique Mohamed Couriba du site Bolomafara.ml (« contribution » en bambara) qui est l’une des rares plateformes de crowdfunding made in Mali.

Différents types de financement existent. Il y va du don simple, à celui avec une contrepartie symbolique, à un prêt ou encore à une participation au capital de l’entreprise une fois en place. « Il y a aussi le tout ou rien. Si tu te fixes comme objectif d’avoir trois millions par exemple, si tu arrives à l’atteindre, tu reçois la somme en entier. Dans le cas contraire, les différents donateurs voient leur argent leur retourner. Cela signifie que le projet n’a pas convaincu » poursuit Mohamed Couriba. Sur tout projet ayant obtenu un financement, les plateformes se rémunèrent en prélevant entre 3 et 5% du montant récolté. Certains jeunes startupers se tournent désormais vers cette solution pour monter leurs projets. « J’avais déjà essayé de le faire, mais à l’époque je ne répondais pas à tous les critères. Je me suis mieux préparée et je vais réessayer » explique Massira Touré, qui ambitionne de monter un site pour vulgariser l’art plastique et qui confirme le sérieux de ces nouvelles solutions de financement dans le recrutement de leur clientèle.

Success story Des quelques projets financés grâce au crowfounding au Mali, certains ont connu un véritable succès. La chanteuse Pamela Badjogo qui a pu financer ainsi son dernier album « Mes couleurs » à hauteur de 4 200 euros obtenus sur la plateforme Kisskissbankbank. De même, Toumani Sangaré, réalisateur, a récolté 15 560 euros pour 6 000 euros demandés pour réaliser son film « Nogochi ». « 12 projets ont bénéficié de ces financements chez nous et certains à coups de millions » confirme Bilaly Dicko, community manager de l’incubateur Impact Hub Bamako.