Société




CSCom de Faladiè : Une gestion  exemplaire !

Le Centre de Santé Communautaire (CSCom) de Faladiè Socoro, en Commune VI du District de Bamako a accompli pas mal…

Le Centre de Santé Communautaire (CSCom) de Faladiè Socoro, en Commune VI du District de Bamako a accompli pas mal de chemin. Créé il y a 23 ans, il a failli fermer pour cause de problèmes de gestion. Mais, avec l’avènement d’un nouveau comité de gestion en 2017, le centre, classé 1er de la Commune VI en 2018, est aujourd’hui parmi les meilleurs de la capitale.

Avec un trou de 19 millions de francs CFA d’impayés à ses fournisseurs en produits pharmaceutiques, le CSCom de Faladiè Socoro, géré par l’Association de santé communautaire de Faladiè (ASACOFA), était en passe de fermer. Confiance rompue. On ne daignait plus lui fournir de médicaments pour alimenter sa pharmacie. Les ordonnances prescrites par les médecins étaient servies et payées ailleurs. Le personnel courait derrière son salaire et sa sécurité sociale. C’est dans ce sac à problèmes qu’atterrit le 28 mai 2017 le troisième bureau de l’ASACO, sous l’impulsion de la jeunesse et d’une population du quartier écœurées. « Comme on était dans le trou, on a contacté des fournisseurs pharmaceutiques qui ont tous refusé de mettre des médicaments à notre disposition. Ils estimaient que nous étions la plus mauvaise ASACO de Bamako. Un seul a accepté de nous accompagner. On a commencé avec ce fournisseur avec 750 000 francs CFA. Et, quand on est passé à plus de 4 millions de commandes, les autres sont revenus. Mais on ne change pas une équipe qui gagne. Et cela nous a valu de remonter la pente », explique le Dr. Broulaye Traoré, Président de l’ASACOFA et médecin pédiatre à la retraite.

C’est ainsi que le CSCom de Faladiè a commencé à sortir du bourbier. Aujourd’hui, le stock physique de la pharmacie est, depuis 2018, au-delà de 3 millions de francs CFA. Sur les 19 millions d’impayés, il ne reste qu’un peu plus de 2 à solder. L’Assurance maladie obligatoire (AMO) est une réalité et le lieu a également été doté d’un groupe électrogène afin de pallier les coupures d’électricité. Ce n’est pas tout. « Dès notre arrivée, on a passé huit mois à nous focaliser sur les conditions des travailleurs. Certains travaillaient depuis deux à trois ans sans primes de garde. La sécurité sociale n’était pas payée, jusqu’à hauteur de 4 millions de francs CFA. Nous avons également investi 12 millions, sur fonds propres, pour achever et équiper ce local, qui était construit jusqu’à un certain niveau », ajoute le Président de l’ASACOFA.

Selon Karim Sidibé, Major du centre de santé, l’espace de soins est fréquenté par des habitants autres que ceux de Faladiè. Le CSCom tourne avec 30 personnes, 15 fonctionnaires et 15 contractuels sur fonds ASACO, avec comme charges salariales 2,5 millions de francs CFA par mois. En 2019, le Centre de santé communautaire a été fréquenté par plus de 50 000 patients, pour une recette de plus de 117 millions de francs CFA, 80 millions pour les recettes pharmaceutiques et  37 millions pour les services de consultation.

« Je félicite les membres du bureau et le personnel, car si on a trouvé cet argent, c’est avec leur collaboration. Et parce que les gens ont confiance en eux », salue le Dr. Broulaye Traoré. Sur son petit bonhomme de chemin, le CSCom de Faladiè bénéficie chaque année d’un appui de la ville d’Angers, qui le dote en matériels sanitaires.

Le premier Centre de santé communautaire de Bamako a ouvert en mars 1989 dans le quartier périurbain de Bankoni, en Commune I. Aujourd’hui, il en existe plus de 1 100 au Mali. Avec le projet d’érection de certains centres de santé communautaires en centres de santé de référence, l’ASACOFA entend tout mettre en œuvre afin d’être la candidate idéale en Commune VI.

Boubacar Diallo