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CUBA-USA : ça se réchauffe !

C'’est certainement l'événement de la semaine, voire un des événements phares de l'année 2014 : le rapprochement entre les Etats-Unis…

C’’est certainement l’événement de la semaine, voire un des événements phares de l’année 2014 : le rapprochement entre les Etats-Unis et le Cuba est intervenu hier mercredi. Cet événement historique qui a surpris plus d’un a été salué par presque tout le monde entier. Après plus de 50 ans de brouille, les deux frères ennemis décident ainsi de fumer le calumet de la paix. Les présidents Raul Castro et Barack Obama sont les artisans de ce rapprochement historique annoncé simultanément le mercredi. Il a été rendu possible grâce à  la libération de plusieurs prisonniers de part et autre ainsi qu’à  la médiation du Pape François. En effet le Cuba a procédé ce mercredi 17 décembre à  la libération du prisonnier américain Alan Gross arrêté depuis 5 ans et 53 autres prisonniers politiques. Les Américains ont libéré en échange trois prisonniers cubains. l’événement a été particulièrement salué sur le continent américain. Selon le ministre des Affaires étrangères du Chili, le monde assiste au « début de la fin de la guerre froide sur le continent américain ». Pour le président colombien, Juan Manuel Santos, ce rapprochement est « le rêve d’avoir un continent o๠règne la paix totale entre les nations ». Pour sa part, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a indiqué que « le geste d’Obama est courageux et nécessaire pour l’Histoire ». Il y voit également une « victoire de la morale », « une victoire de Fidel Castro », « une victoire historique du peuple cubain ». l’événement n’a pas resté l’Europe indifférente. l’Allemagne a salué « une très bonne nouvelle en ces temps riches en conflits ». Marine Le Pen du Front national en France a noté « un pas historique « mais estimé que Cuba devra protéger sa souveraineté. Le Pape a, sans surprise, de son côté salué une « décision historique ». La nouvelle donne aura le mérite de lever certaines restrictions entre les deux pays. Ainsi des autorisations de voyage seront facilement accordées pour certains groupes comme les journalistes, les scientifiques ou les éducateurs. Aussi les Américains pourront-ils utiliser leur carte de crédit à  Cuba tout comme les entreprises de certains secteurs comme le bâtiment ou l’agriculture pourront commercer avec des Cubains… l’ouverture d’une Ambassade à  la Havane devrait également contribuer à  améliorer le climat surtout si le département d’Etat retire le pays de Fidèle Castro de la liste des pays qui soutiennent le terrorisme. Mais le grand point d’interrogation demeure l’embargo instauré en 1962 par Kennedy. Il est difficile pour le président Barack Obama de lever. Cette perspective est d’autant plus aléatoire que le Congrès est présentement contrôlé par les grands rivaux républicains. Sur cette question Janette Habel, enseignante à  l’Institut des hautes études d’Amérique latine, notamment le Cuba explique sur RFI : « Barack Obama n’a pas la prérogative. Elle lui a été enlevée par la loi Helms-Burton en 1996. Donc depuis cette loi, il ne peut pas, lui, décider de la levée des sanctions économique à  l’égard de Cuba. Cela va dépendre du vote du Congrès, qui va passer sous majorité ». Pourtant certains analystes estiment que cela soit possible dans certains cas comme le fait pour le président d’agir par décret présidentiel.