Curage de caniveaux : quelle utilité à Bamako ?

L'insalubrité à  Bamako est devenue un vrai problème pour les autorités. Malgré la multiplication des initiatives, ces dernières années, le…

L’insalubrité à  Bamako est devenue un vrai problème pour les autorités. Malgré la multiplication des initiatives, ces dernières années, le constat reste le même. Les tas d’ordures gisent au bord des trottoirs et bouchent les collecteurs et caniveaux. Les toilettes communiquent souvent directement sur les caniveaux ou se déversent dans la rue. L’une des conséquence directe de cette insalubrité, ce sont les inondations qui touchent des quartiers de la ville à  chaque hivernage. C’’est pour cela qu’à  l’approche de la saison des pluies, la mairie du District, engage une vaste campagne de curage des caniveaux de la ville pour prévenir les inondations. Cette campagne dure deux mois. Des centaines de millions pour rien Pourtant chaque année, un budget d’une centaine de millions de Fcfa est voté par la mairie du District sur fonds propres pour mobiliser les GIE (Groupements d’intérêt économique).Ceux-ci sont chargés d’évacuer tout ce qui peut empêcher l’écoulement normal des eaux de ruissellement en période d’hivernage. Mais paradoxalement, dans plusieurs quartiers de Bamako des caniveaux curés récemment sont déjà  remplis de boue, parce que les fossés en amont n’ont pas été nettoyés. Par ailleurs, certains quartiers au C’œur de la ville semblent oubliés par cette campagnes tels Quinzambougou, Dravela, Bolibana, Bozola, pour ne citer que ceux-ci. Et pour cause la présence des GIE n’y est pas observée. Or tous les caniveaux du district sont concernés par cette campagne de curage des caniveaux avant le délai fixé. Manque de sensibilisation Pour éviter que les gens ne cessent de transformer les caniveaux en dépotoirs d’ordures ménagères, il faut nécessairement une large sensibilisation, car la majorité des citoyens continuent de considérer le canal qui passe devant leur maison comme une poubelle ». Une loi répressive Après cette sensibilisation, ces mauvaises habitudes doivent être sanctionnées par la répression. Et puis, il faut alterner la politique de la carotte et du bâton. Et infliger des amendes aux auteurs de ces comportements et même les emprisonner. « Il est temps que les gens comprennent qu’en déversant les ordures dans les caniveaux et collecteurs, on commet un délit qui doit être puni » Cette logique répressive nécessitera une révolution culturelle préalable, non pas chez les auteurs d’incivisme mais chez ceux chargés de faire appliquer la loi. Pour l’instant, on en est loin et de nombreux caniveaux sont toujours bouchés comme nous avons pu le constater après un tour dans plusieurs quartiers de la capitale. Alors que les premières pluies aient commencé à  tomber, il faut espérer que les 130 millions de Fcfa dégagés pour les travaux, n’iront pas à  vau-l’eau.