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DDR, succès d’ailleurs…

Plusieurs pays africains ont connu leur « Démobilisation Désarmement et Réintégration », des processus qui ont connu des fortunes diverses,…

Plusieurs pays africains ont connu leur « Démobilisation Désarmement et Réintégration », des processus qui ont connu des fortunes diverses, même si chacun convient qu’il s’agit partout d’une étape décisive vers la paix.

Après un conflit, le processus « Désarmement, démobilisation et réintégration » (DDR) est une étape cruciale vers la paix durable. Son objectif est d’aider à l’installation d’un climat favorable, en amenant les anciens combattants à prendre part activement à la vie politique et socio-économique du pays. En Afrique, plus particulièrement au sud du Sahara, nombre de pays ont implémenté ce processus pour reprendre le chemin de la stabilité, de la reconstruction et du développement. Le cas le plus récent est celui de la Côte d’Ivoire où, après la guerre civile qui a déchiré le pays en 2010-2011, le programme de DDR a été mis en branle : 78 000 ex-combattants recensés, dont 64 000 réinsérés dans la vie active, au sein de l’armée ou encore dans l’administration. L’annonce par l’ONU du retrait de sa mission en 2017, témoigne du succès de ce processus.

Dans le nouvel État du Soudan du sud, de 2009 à nos jours, 12 523 individus ont été démobilisés et 8 307 réintégrés sur 150 000 ex-combattants, dans le cadre du DDR, qui se poursuit. En Guinée Bissau, le programme a été ouvert à l’ensemble des ex-combattants, y compris ceux ayant participé à la guerre de libération dans les années 1970, ce qui a porté leur nombre potentiel à 20 635, dont 15% de femmes. Mais seuls 7 186 ont été admis. En République démocratique du Congo, selon des estimations des Nations unies et de la Banque mondiale, entre 2004 et 2010, sur 240 000 ex-combattants, ce sont 159 670 qui ont été démobilisés et 77 780 réintégrés, pour un coût de 275 millions de dollars (US).

Car ce type de processus coûte également beaucoup d’argent. Selon le Centre d’études stratégiques de l’Afrique, les campagnes de DDR menées dans plusieurs pays africains ont atteint des résultats importants, permettant de reverser des dizaines de milliers de combattants à la vie civile, et dont « la plupart se sont réinstallés dans des communautés et disposent d’autres moyens de subsistance, ce qui réduit le nombre d’acteurs armés et le potentiel de violence et de criminalité dans les situations de post-conflits et d’instabilité.» Le Mali réussira t-il le pari ?