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De la Nasa à Kati, la chute de Cheick Modibo Diarra

De la planète Mars à  la planète Terre, la chute aura été rapide et surtout brutale pour le désormais ancien…

De la planète Mars à  la planète Terre, la chute aura été rapide et surtout brutale pour le désormais ancien premier ministre, Cheick Modibo Diarra. l’astrophysicien a dû présenter sa démission ainsi que celle de son équipe dans la nuit du lundi dernier après avoir été arrêté par des militaires sur ordre du capitaine Sanogo. Ironie du l’histoire, M. Diarra est contraint à  démissionner par ceux la même qui l’ont mis sur le piédestal après le coup d’Etat du 22 mars. l’homme cristallisait à  lui seul toutes les critiques, même de celles de ceux qui lui vouaient estime et admiration. En quelques mois à  la primature, il a progressivement dilapidé son capital sympathie. On lui a reproché de s’être emmurer dans sa tour d’ivoire avec gestion en solo des affaires. Conséquence, il est devenu la tête de Turc d’une bonne partie de l’opinion nationale, voire internationale. Comme l’attestent les propos du capitaine Sanogo ce mardi à  la télévision nationale, selon lesquels, Cheick Modibo Diarra « n’avait aucun égard pour le peuple, ne reconnait pas l’autorité du président de la République, voyage sans rendre de compte à  personne». Selon le chef de l’ex-junte, beaucoup de Maliens se sont rendus à  Kati, o๠se trouve ses quartiers, pour exprimer leur ras-le -bol face aux errements de l’ex- PM. C’’est le cas du groupe Yèrèwolo ton qui, selon des indiscrétions, lui en voulait à  mort ces derniers jours tout comme le collectif des patriotes qui était, avec d’autres regroupements comme les commerçants détaillants de la tendance Jeamile Bittar, à  l’aéroport de Bamako-Sénou le lundi dernier pour l’empêcher de voyager. « Cheick Modibo Diarra voulait fuir. Les Américains ont filé beaucoup d’informations à  Kati sur ses manœuvres malsaines », affirme sur un ton amer, un responsable du collectif des patriotes, très introduit auprès des militaires. Les organisations pro putsch sont restées de marbre après sa démission. Un signe sans doute révélateur de leur divorce d’avec l’ancien premier ministre de « pleins pouvoirs ». Le fait que Cheick Modibo Diarra n’ait pas entrepris cette démarche de plein gré n’a apparemment eu aucun impact négatif sur la suite des événements. Les Maliens ont paisiblement vaqué à  leurs occupations depuis 48heures sans que personne ne s’exprime réellement contre ce départ forcé. A l’international également, la démission de M. Diarra n’a pas semblé émouvoir outre mesure. La France, les Etats-Unis, l’Union africaine etc. ont implicitement exprimé leur satisfaction à  travers des déclarations de principe tout en condamnant la manière. La CEDEAO, par exemple qui n’était pas en de très bons termes avec l’homme de la Nasa. l’organisation sous-régionale, à  l’issue de son dernier sommet à  Abuja, avait réitéré dans ses recommandations l’interdiction faite aux dirigeants de la transition de se présenter à  l’élection présidentielle à  venir. Un avertissement à  peine voilé à  Cheick Modibo Diarra qui avait affiché ses ambitions. Ainsi se referme sur un échec la première manche sur terre pour Cheick Modibo Diarra. Jouera-t-il une seconde manche pour sauver la face ?