De l’urgence du redéploiement de l’administration au Nord du Mali

La réunion se tenait au même moment que les Assises du Nord samedi 2 novembre 2013. 6è du genre, cette…

La réunion se tenait au même moment que les Assises du Nord samedi 2 novembre 2013. 6è du genre, cette réunion des Amis du Mali, ou Groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali, a débuté samedi à  Bamako sous de bons auspices.  » En effet, dira, Mme NKosazana Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l’UA, en visite dans notre pays, beaucoup a été fait depuis la dernière réunion, o๠le Mali se trouvait encore sous occupation des groupes armés jihadistes ». Appuyé dans ses propos par Kadré Désiré Ouedraogo, président de la CEDEAO, ils se sont tous deux réjouis des efforts faits pour libérer le Mali et permettre la tenue de l’élection présidentielle et le retour à  un ordre légitime; De fait, Pierre Buyoya, Représentant de l’UA au Sahel, se félicitera de la tenue prochaines des élections législatives prévue du 24 novembre au 15 décembre. Malgré tout, la situation demeure complexe au Nord, comme l’ont souligné les diplomates de la Minusma, qui comptent aujourd’hui environ 5000 hommes sur le terrain pour tenter de sécuriser ce Nord Mali en proie aux attentats, assassinats de journalistes et circulations de groupes rebelles armés jusqu’aux dents. La tâche s’avère difficile, la mobilisation des ressources et moyens logistiques est en cause. Appliquer les Accords de Ouaga C’est dans ce contexte sensible que les participants à  cette réunion ont appelé à  la mise en œuvre intégrale des Accords de Ouagadougou, pour assurer le rétablissement de l’autorité de l’Etat à  Kidal, nœud gordien de la souveraineté du Mali dans cette zone de non droit. Consternés par la mort des deux journalistes français Claude Verlon et Ghislaine Dupont, les Amis du Mali, demandent une accélération du redéploiement de l’Administration malienne à  Kidal et dans les autres régions nord du pays. Afin de permettre son développement et ramener les déplacés dans leurs domiciles, la situation humanitaire étant alarmante dans les camps de réfugiés voisins. Pour les moyens sur le terrain, le groupe de soutien est conscient des besoins , mais précise Hervé Ladsous, Secrétaire Général adjoint en charge du maintien des Opérations de Paix,  » Il y a une montée en puissance de la Minusma qui a évidemment besoin de plus de logistique et d’hommes ». Sécuriser une zone telle que le Nord Mali et dans une large mesure, le Sahel, relève de l’impossible, glisse un diplomate en sourdine. Cela dans un contexte o๠Serval est entrain de réduire ses effectifs au Nord du Mali. Renforcer la coopération sécuritaire, et opérationnaliser l’architecture Africaine de Paix et de sécurité dans la région sahélo saharienne, demeure le défi pour les partenaires du Mali que sont la Minusma, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la CEDEAO. Du côté du Mali, comme le dira Mohamed Aly Bathily, ministre de la justice, tous les efforts seront faits dans le sens du dialogue, quitte à  libérer d’autres prisonniers du MNLA, si besoin était. Mais le dialogue est-il toujours une stratégie viable ? La mort de Ghislaine Dupont et Claude Verlon vient souligner à  quel point le septentrion malien est devenue la poudrière du Sahel…