De Mopti à Djenné, IBK renoue avec les Maliens

Tout au long de cette tournée en 5è région, du 17 au 20 mars 2014, le président IBK, conscient des…

Tout au long de cette tournée en 5è région, du 17 au 20 mars 2014, le président IBK, conscient des enjeux et défis du Mali qui sort de la crise, a tenté de parler ouvertement aux Maliens, à  son peuple. D’abord au Camp Amadoun Barry de Sévaré o๠il s’est adressé aux soldats impliqués dans la reconquête du pays en 2013. Résilience, courage, revalorisation de leur statut, honneur, dignité sont les mots souvent revenus dans le discours du président, chef suprême des armées.  » Lorsque la débâcle fut survenue, je fus de ceux qui ont refusé de dire que l’armée malienne était vaincue, parce que l’armée malienne est faà®te d’hommes et de femmes courageux « , a déclaré IBK. Mopti, ville des bozos… A Mopti, la délégation présidentielle s’est arrêtée sur les rives du fleuve Niger, à  l’hôtel Kanaga. La ville était à  l’origine une colonie de pêcheurs bozos, fondée par les familles Kanta et Nassiré. Région phare, elle a vu passer de grands règnes comme l’empire théocratique peul du Macina, après l’invasion de l’Islam, par le chef guerrier El Hadj Oumar Tall, disparu non loin des grottes de Bandiagara. Jusqu’en 1919, Mopti était un grand carrefour d’échanges commerciaux. En 1960, elle devient une commune de plein exercice. Région entourée d’eau, Mopti est une presqu’à®le, qui vit aussi d’élevage, en témoigne la fête culturelle de Diafarabé sur les rives du fleuve Niger. D’ailleurs, se souvient, le président, Mopti a aujourd’hui perdu son statut de Venise du Mali, avec le retrait progressif des eaux. Avec un peu plus de 128 000 habitants, la ville se subdivise en 11 quartiers avec le port de pêche autour duquel se concentre une importante activité économique, grâce notamment au centre de conditionnement du poisson. En 2012, la crise a malheureusement fait chuter l’économie en touchant des secteurs clés comme l’Artisanat et le tourisme dans la zone. Oumar Bathily, le maire de Mopti, a déploré le manque à  gagner de ces deux secteurs, en dépit du retour de la paix dans la région. « Prendre le frais sous un arbre que l’on a pas planté» C’’est l’une des phrases fortes du président de la république, prononcée en marge de l’inauguration de l’hôpital Sominé Dolo de Mopti. Face aux mopticiens venus très nombreux, pour voir et écouter, celui qu’ils ont élu il y a à  peine six mois, la déclaration du président a séduit. Mopti étant la région natale de l’ex président ATT, de nombreux chantiers sur la préservation et l’exploitation du fleuve Niger, y avaient été lancés : « Je ne suis pas un homme d’état qui tire à  lui les choses, elles furent avant moi, a déclaré Ibrahim Boubacar Keita, face au public. A chacun son mérite. Ce projet a tenu à  C’œur et avec une réelle conviction au président ATT ; Il est bon que je lui rende hommage au nom de la patrie. Serais-je un homme d’honneur sans cela ? ». Ensuite, le président s’est rendu chez les notabilités et chefs religieux de la ville, d’abord l’Imam de la grande mosquée de Mopti, puis les autorités protestantes et catholiques pour y recevoir et prendre des bénédictions. Ces actes ont aussi montré la volonté du chef de l’état de remercier tous ceux qui l’ont soutenu pendant la campagne électorale. « C’’est politique, parce qu’il faut retourner aux sources, rendre aux électeurs leur soutien », a commenté un membre de la délégation. Bandiagara, l’étape du savoir… Après Mopti, direction Bandiagara, au C’œur du pays dogon. Un trajet d’environ 70km entre falaises et collines, villages ancestraux, maisons en pierre et cavaliers dogons entourés de femmes braves, pour y découvrir le lycée public, dont les salles de classe, ont été entièrement rénovées et remises à  niveau grâce au mécénat de Seydou Nantoume, le PDG de Toguna Agro industries. Enfant de la région, Nantoume faisait naturellement partie de la délégation conduite pour cette étape, par la ministre de l’éducation, Mme Togola Jacqueline Nana. Bandiagara a donc revêtu ses plus beaux habits. Chants, danses, tradition dogon, les échassiers sont sortis, les enfants ornaient les rues propres de la ville… Au palais d’Aguibou Tall, l’un des souverains de l’empire peulh, IBK fera une courte escale pour saluer les notabilités, avant de prendre la direction de Bankass Sortir Koro et Bankass des ténèbres A Bankass, la délégation présidentielle, a inauguré la nouvelle centrale hybride photovoltaique, à  énergie solaire et thermique diesel, des installations censées réduire la dépendance énergétique au carburant en utilisant les atouts de l’énergie solaire pour couvrir une large zone et assurer la sécurité des populations. Mais à  Bankass, d’autres problèmes persistent comme l’accès à  l’eau potable, le drainage des eaux de pluie, le désenclavement de la zone. C’’est pourquoi, un peu plus loin à  Koro, sur la route du poisson, le président IBK donnera le coup d’envoi du bitumage du tronçon Koro-Douentza, dont la fin des travaux est prévue d’ici dix mois, en promettant de revenir pour inaugurer la nouvelle route. Et de conclure par cette phrase : . Djenné, ville sainte… Dernière étape de la visite présidentielle, en 5è région. , la ville sainte, o๠se dresse l’immense mosquée, une étape symbolique, puisqu’une autre infrastructure majeure, destinée à  intensifier le potentiel agricole de la zone est en cours de construction. Le Seuil de Djenné, ce barrage hydro-agricole de 346 mètres construit par les chinois sous la supervision du Programme de Développement de l’irrigation du Bani Sélingué(PDI BS), devra permettre de valoriser près de 60 000 hectares de terres dont 15000 déjà  aménagées à  Djenné. Riz paddy, légumineux, pisciculture au programme. Une productivité accrue pour une plus grande compétitivité des produits de l’agriculture malienne, ce dont se réjouissent des opérateurs économiques comme Bakary Togola et le ministre de l’élevage, Bokary Tereta. Sur un potentiel d’un million d’hectares dans la zone office du Niger, le chemin est encore long pour le reste du Mali, précisera le chef de l’état, mais C’’est possible. Le coup de pioche du périmètre irrigué de Sarantome promet aussi de belles récoltes dans la zone du Seuil de Djenné. A Djenné ville, IBK voulait terminer cette belle journée à  la mosquée historique de Djenné, dont les remparts résistent au temps, après la visite aux notabilités, mais le chavirement d’une pirogue à  Soala, une localité proche, l’obligera à  faire un détour pour présenter ses condoléances aux familles des disparus. En 4 jours, Le président IBK aura fait le tour de la 5è région pour y lancer des projets de développement et revisiter le potentiel de cette partie du Mali o๠beaucoup reste à  faire, mais s’il faut retenir une chose, C’’était la volonté du chef de l’état de s’adresser à  C’œur ouvert à  ses compatriotes. Et dans la langue du peuple !