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Débat : l’armée malienne aux prises avec les politiques

Le débat « bérets rouges contre bérets verts » a pendant longtemps occupé les chimères. Mais qui sont ces bérets…

Le débat « bérets rouges contre bérets verts » a pendant longtemps occupé les chimères. Mais qui sont ces bérets et pourquoi un tel débat inopportun ? En vérité, ce sont les politiciens qui ont fomenté cette division dualiste de l’armée. Les partisans du président déchu Amadou Toumani Touré ont galvanisé les hommes du 33ème régiment des commandos parachutistes de Djicoroni pour en faire des fidèles appelés à  tout devoir, à  ancien officier passé putschiste puis président de la république. Le salut de ATT passait fondamentalement donc par ce corps d’élite symbolisé par un béret de couleur rougeâtre qui apeure et impose le respect. En face, les adversaires politiques du président ATT coltinaient les autres corps qui se sentaient dévalorisés, délaissés, démythifiaient et mal armés contrairement aux au corps d’origine du chef de l’Etat en exercice. Blessés dans leur chair et leur amour propre par des politiciens désireux de rendre le pays ingouvernable, les bérets verts se braquent et scrutent la bonne heure, le bon moment et la bonne opportunité pour renverser la tendance. La gestion calamiteuse du dossier du nord par Koulouba et les promotions tous azimuts seront les opportunités rêvées. Le coup d’Etat de mars 2012 sera le bon moment pour en finir avec les prétendus choyés bérets rouges. Chargés d’assurer la sécurité du président ATT, les commandos tenteront d’empêcher sa chute face à  des mutins venus de corps différents et même du bataillon des parachutistes. Quoi de plus normal pour un militaire affecté dans l’espace présidentiel ? Le putsch réussi, la chasse aux sorcières prit place et les événements planifiés de la nuit du 30 avril 2012 pour le vil contre coup d’Etat exacerbèrent le fossé entre les bérets verts et les bérets rouges. La vérité des chiffres Aujourd’hui, il urge de rétablir la vérité. Les militaires maliens de tous bords sont des frères. Ils n’ont qu’un seul ennemi à  savoir la personne ou le groupe terroriste décidé à  morceler le Mali en s’emparant d’un bout de son territoire. Pour la petite histoire, l’armée de terre du Mali est composée d’environ 26 bataillons dont un seul bataillon d’élite de commandos parachutistes qui compte environ 1 100 hommes. En temps normal, un bataillon en compte environ 600. Alors, en toute logique, est-ce que les 1.100 hommes du bataillon spécial des commandos parachutistes peuvent contenir et défaire les 15 000 hommes restants de l’armée de terre et les 1800 de la gendarmerie nationale ! C’’est une ineptie que de penser à  une victoire potentielle de ce bataillon sur les armées de terre, de l’air et la gendarmerie du Mali. Autre fait notable, le dixième des 3 500 hommes engagés dans le nord est constitué de bérets rouges qui se battent aux côtés de leurs frères d’armes. C’’est dire que cette dualité « bérets rouges contre bérets verts » est une pure création d’hommes politiques adeptes du diviser pour mieux régner. l’avenir de l’armée malienne dépend en définitive de ce que les hommes politiques en feront mais attention comme le souligne un officier supérieur « les choses ont changé, les militaires ont compris bien des choses et puisque les putschistes de mars 2012 ont ramassé un pouvoir agonisant, à  l’avenir les militaires ne se laisseront plus miner par les politiciens ».