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Débat : la corruption, plaie des administrations en Afrique

La conférence était animée par le professeur Karamoko Kané, ACBF (la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique), Konimba…

La conférence était animée par le professeur Karamoko Kané, ACBF (la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique), Konimba Sidibé, député à  l‘Assemblée nationale, par ailleurs ancien ministre, Mamadou Semega, docteur en Pharmacie, défenseur de la tradition. Cette conférence a été organisée par l’Institut des Hautes Etudes en Ménagement (IHEM) d’o๠la présence massive d’étudiants de cet institut. Les bas salaires, cause de corruption La corruption tue chaque jour des citoyens africains. Par le biais de la corruption, les responsables cadres détournent les deniers publics et privés affectés au bien être des populations africaines à  leur profit. Conséquence : l’augmentation des inégalités sociales. Pour le professeur en économie, Karamoko Kané, la justice n’est plus considérée comme la garante de l’égalité. «Â l’accès à  l’emploi exclut les « faibles » dans nos fonctions publiques ». « L’une des causes de la corruption en Afrique, ce sont les bas salaires, la faiblesse des organes de contrôle indépendant et le manque de sanctions ». Dans les administrations, les fonctionnaires font semblant travailler et le gouvernement fait semblant payer », ajoute le professeur Kane. Impunité dans les administrations l’honorable Konimba Sidibé estime lui que l’impunité généralisée dans l’administration est en cause : «Â Comment on peut imaginer un fonctionnaire avec un salaire de 100 000 FCFA et qui roule dans une voiture 4×4 avec des enfants envoyés dans les meilleures écoles aux Etats-Unis à  coût de vingtaines de millions de francs. Les élites africains veulent vivre comme les élites européennes alors les salaires ne sont pas les mêmes. Au Mali,l’on doit accrocher le sac là  o๠la main peut l’atteindre c’est-à -dire vivre selon ses moyens. C’’est ainsi le député a évoqué le rôle du bureau de vérificateur général. Pour lui, le vérificateur joue son rôle en publient les rapports, et C’’est aux autorités de sanctionner ceux qui sont épinglés par les rapports du vérificateur. Quant la loi des mœurs prime la loi de justice Pour le Dr Mamadou Semega, on peut puiser dans les traditions pour lutter contre la corruption. « Dans la charte de kouroukanfougan sous le règne de Soundjata, on prêtait serment au féticheur, en craignant dix siècles de malédictions sur soi et sa descendance en cas de corruption. Analysant ce phénomène dans notre société, le Dr Semega pense que la loi des mœurs prime aujourd’hui sur la justice. Certains vont même jusqu’à  utiliser la parenté et le cousinage au profit de la corruption. Les remèdes Le professeur Kane propose quelques instruments pour lutter contre la corruption. La mobilisation générale qui doit s’appuyer sur l’éducation, la mise en place d’organes indépendants, l’élévation des salaires, sans oublier les actions répressives. Pour le Dr Semega, il faut introduire un programme d’instruction civique contre la corruption au niveau scolaire et universitaire.