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Débat sur l’ORTM  : Moussa Mara tire son épingle du jeu

Autour de la table, la chaà®ne avait réuni 3 représentants des regroupements politiques créés à  la suite du coup d'Etat…

Autour de la table, la chaà®ne avait réuni 3 représentants des regroupements politiques créés à  la suite du coup d’Etat du 22 mars 2012 : Moussa Mara de la Convergence pour sauver le Mali (CSM), Amadou Koita, secrétaire politique du Front de défense de la République (F et Adama Traoré de la COPAM. Les vérités crues de Laurent Bigot Le prétexte de cette émission ? Les propos de Laurent Bigot, sous-directeur Afrique au Quai d’Orsay, tenus lors d’un colloque organisé à  Paris par l’Institut français des relations internationales (IFRI) au début du mois de juillet. «Â Le Mali était une démocratie de façade, les élections sont truquées, ATT a été choisi par Alpha Oumar Konaré, l’Etat s’est effondré, la classe politique est pathétique, la corruption a gangréné tout l’Etat, jusqu’à  Koulouba… » Beaucoup de vérités crues, connues de tous, mais qui détonnent dans la bouche d’un diplomate de ce rang. Les trois invités de Questions d’actualité devaient donc commenter ce diagnostique sans complaisance. En dépit d’un décor médiocre qui sentait fort les années 80, le débat a été intéressant, même si tous les intervenants n’étaient pas au même niveau. A commencer par notre confrère, Boubacar Touré, qui a souvent manqué de répondant et n’a pas su relancer ses interlocuteurs pour les mettre face à  leurs contradictions. Il est vrai que le style maison n’est pas de gêner les invités. Le Premier ministre, tête de Turc du FDR Dans le rôle de l’élève qui récite sa leçon bien apprise, Amadou Koita a éludé les questions du journaliste sur les causes de la crise actuelle, cherchant plutôt l’affrontement avec la COPAM. On le comprend, il est un membre fondateur du PDES, le parti du président déchu ATT. Il lui est donc difficile de cracher dans la soupe, même s’il a trahi son parti au profit de Jeamille Bittar. En définitive, Koita s’est borné à  réclamer la démission du Premier ministre Cheick Modibo Diarra, en reprenant mot pour mot le communiqué publié quelques jours plus tôt par le FDR, et à  s’appuyer sur l’Accord-cadre du 6 avril, pourtant aujourd’hui caduque. C’’était malheureusement dans un français approximatif. Mara au dessus de la mêlée l’un de ses contradicteurs, Adama Traoré, a quant à  lui défendu le Premier ministre, et justifié la position du FDR par son empressement à  rentrer dans le gouvernement pour obtenir des postes. Moussa Mara était sur la même ligne, préférant, cela dit, prendre de la hauteur par rapport aux deux autres invités. Il a validé tous les propos de Laurent Bigot, et a indiqué qu’il fallait désormais «Â faire preuve de sens patriotique, éviter les surenchères et les postures ». Pour lui, point besoin de demander la démission du gouvernement, mais il faut plutôt «Â l’aider à  accomplir sa difficile mission, chacun à  sa place ». Avec un sens de la formule efficace, il a traité Amadou Koita de «Â Républicain sélectif », ce dernier choisissant de citer les textes de lois qui vont dans son sens. Plus concret, Mara a décliné un plan crédible sur la gestion territoriale du Nord et sur la réforme de l’armée. «Â Il ne doit plus y avoir d’unités de combat basées sur l’appartenance ethnique », a t’il proposé. La publication de son livre en 2 tomes, l’Etat du Mali, en 2011 et 2012, a sans doute donné au jeune maire de la commune IV de Bamako une connaissance plus pointue des dossiers que ses deux contradicteurs. l’élément le plus prometteur de sa génération Beau tour de chauffe avant d’éventuels débats électoraux… Alors que d’autres jeunes politiciens sont aux abonnés absents, Moussa Mara apparaà®t sans doute comme l’élément le plus prometteur de sa génération. Au point de faire de l’ombre aux autres ténors de la CSM que sont Mountaga Tall et Housseiny Amion Guindo dit «Â Poulho »Â ?