Débats à Koutiala : le Pr. Balla Konaré fustige « l’absence » de l’Etat malien

Le conférencier définit l'à‰tat comme une forme d'institutionnalisation du pouvoir politique, autorité souveraine s'exerçant sur l'ensemble d'un peuple dans les limites…

Le conférencier définit l’à‰tat comme une forme d’institutionnalisation du pouvoir politique, autorité souveraine s’exerçant sur l’ensemble d’un peuple dans les limites d’un territoire déterminé. Le Pr. Konaré, qui s’est appesanti sur deux types d’Etat (communiste et capitaliste) a constaté une différence fondamentale dans leur fonctionnement. Le 1er, selon lui, est une doctrine, une politique visant à  instaurer une société sans classes, garante d’une égalité entre les citoyens. Saluant les vertus de ce type d’Etat, le conférencier a révélé qu’il consacre la répartition équitable des ressources du pays dans un souci de justice sociale. Le second type d’Etat (capitaliste), lui, est un système économique et social dans lequel des entrepreneurs possédant les moyens de production échangent librement lors de transactions monétaire cette production afin de dégager un profit, définit-il. Ce système, regrette le conférencier, consacre l’exclusion des couches faibles, et la supériorité des riches sur le pauvre. «Â Le Mali, déplore le Pr. Konaré, se caractérise ce type d’Etat, o๠une minorité de gens imposent leur volonté à  la majorité ». «Â l’Etat malien est absence dans toute sa composante » La fonction de l’Etat, explique le conférencier, est interne et externe. Elle est interne lorsqu’il assure, entre autres, la défense au moyen de l’armée, la justice au moyen des juridictions, et l’ordre intérieur au moyen des forces armées et de sécurité. La fonction externe de l’Etat, elle est basée sur la diplomatie, la défense des intérêts du pays sur le plan international. Le conférencier a, dans sa communication, déploré «Â d’énormes insuffisances » dans le fonctionnement de notre Etat. Pour le professeur d’Universalité, l’une des caractéristiques des insuffisances de notre Etat réside dans l’absence d’autorité. «Â l’Etat dans sa forme actuelle au Mali ne garantit pas nos concitoyens le bien-être. Il favorise un groupe de personnes. Dans le cas du commerce, cite-t-il, notre Etat a favorisé un groupe d’opérateurs économiques qui imposent leur marché aux populations…Nous sommes malheureusement dans une démocratie du plus fort sur le plus faible » a dénoncé le conférencier. Qui regrette par ailleurs que la faiblesse de l’Etat malien ait conduit à  l’envahissement de la région de Mopti par des troupes armées françaises et américaines au nom de la lutte contre la terrorisme dans le Sahel ». Par ailleurs, le conférencier a aussi dénoncé ce qu’il qualifie de mauvaise négociation des contrats d’exploitation minière. «Â l’or malien ne profite pas au peuple, mais plutôt aux multinationales », assène le Pr. Konaré. Qui constate «Â une absence notoire de souveraineté nationale sur les ressources économiques du pays ». Cela, rappelle-t-il, s’est traduit, véritablement depuis 1991 avec la mise à  liquidation des entreprises et sociétés d’Etat comme la CMDT, la Régie de chemin de fer, l’HUICOMA, la SOTELMA, etc. l’adoption de la Loi d’orientation agricole, et de l’introduction des OGM dans notre agriculture, du Code minier, etc. sont autant de faits qui traduisent, selon le conférencier, les limites de notre Etat. «Â Le rôle et la place qu’occupent nos Etats africains, particulièrement celui du Mali, a entaché notre indépendance » a conclut le conférencier. Qui appelle à  la mobilisation des citoyens pour un changement.