Débuts difficiles pour les négociations à Alger

Plusieurs ministres, conduits par le ministre des Affaires étrangères, du côté de Bamako. Une délégation de trente membres, du côté…

Plusieurs ministres, conduits par le ministre des Affaires étrangères, du côté de Bamako. Une délégation de trente membres, du côté des mouvements rebelles (MNLA – MAA et HCUA) qui se sont mis ensemble pour l’occasion. Pour ce nouveau round de négociations qui s’est ouvert à  Alger, ce mercredi 16 juillet, sont également présents des dissidents de ces trois groupes, le médiateur algérien, et des représentants de la communauté internationale. L’objectif est de tenter d’obtenir la paix dans le nord du Mali. Alger, de retour sur la scène diplomatique malienne Depuis fin mai, l’Algérie est de nouveau au C’œur de la médiation entre les frères maliens alors que Bamako semblait préférer l’option marocaine, les évènements de mai dernier ont changé la donne. Le Premier ministre malien Moussa Mara a toutefois demandé au royaume chérifien « de continuer à  jouer de son influence » en vue d’une solution. Après le cessez-le-feu signé grâce notamment à  une méditation du président mauritanien Ould Abdelaziz, Alger a invité tous les belligérants à  se réunir pour dialoguer. Pour « restaurer la confiance », elle a négocié et obtenu un échange de prisonniers entre les deux camps. Chose faite depuis le mardi dernier. Les discussions directes pouvaient désormais commencer. Mercredi matin, toutes les parties ont eu une première réunion de prise de contact dans la capitale algérienne. Abdoulaye Diop, ministre malien des affaires étrangères espérait pouvoir créer un climat de confiance tout en réaffirmant les limites de Bamako. « Nous ne souhaitons pas un Etat fédéral, nous ne souhaitons pas une autonomie, nous ne souhaitons pas une indépendance mais dans le cadre d’un Etat unitaire, nous sommes disposés à  explorer toutes les évolutions ou les options institutionnelles possibles », a-t-il déclaré dans son discours avant d’appeler ses « frères et sœurs » à  s’investir pour trouver une solution définitive au problème qui perdure dans le nord du Mali. Premières crispations Dans l’après-midi de ce mercredi, la tension monte d’un cran. La principale délégation rebelle, celle des mouvements MAA, MNLA et HCUA, menace de claquer la porte. Elle estime qu’« il ne peut pas y avoir de 3e partie dans ce dialogue. C’est nous, Bamako, et personne d’autre », a déclaré, Mahamadou Djeri Maà¯ga, vice-président du MNLA, faisant allusion aux groupes dissidents jugés trop proches de Bamako. Deuxième point de crispation, l’objectif même de la rencontre d’Alger. Le MNLA et ses alliés estiment que le Mali et l’Algérie précipitent les choses. Le vice-président du MNLA s’est montré ferme : pour eux, Alger n’est qu’une étape, une sorte de pré-négociation pour décider du lieu, des thèmes, des participants du véritable dialogue à  venir. Selon Bamako, ce qui est prévu, ce sont des pourparlers en «trois phases». «Valider une feuille de route des négociations», puis les «négociations proprement dites (…) pour aller au fond des problèmes et obtenir un pré-accord», avant la signature d’un accord de paix définitif, selon l’ancien Premier ministre malien, Modibo Keà¯ta, représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inclusif intermalien. Selon l’agenda proposé par le médiateur algérien, au menu des discussions, il y a plusieurs questions très sensibles telles que le retour de l’autorité de l’Etat dans le Nord, le développement de cette zone ou encore le désarmement et la réinsertion des combattants. Les diplomates de la région, qui dénoncent un manque de volonté politique de toutes les parties, espèrent bien que les groupes armés arriveront à  se mettre d’accord entre eux, ce jeudi.