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Déchets solides : vers une gestion « plus ambitieuse »

Les engagements pris par les différents acteurs, ne semblent pas tenir la route. Des décennies après l’indépendance, il suffit de…

Les engagements pris par les différents acteurs, ne semblent pas tenir la route. Des décennies après l’indépendance, il suffit de faire un tour dans la capitale pour se rendre compte que la gestion des ordures ménagères n’est pas ce qu’elle devrait être. Les plans d’urgence ont succédé aux projets et programmes, mais aucun ne semble pouvoir venir à bout des 2 300 m3 d’ordures produites au quotidien par les Bamakois. L’insuffisance et la vétusté des équipements, l’absence d’une politique cohérente d’évacuation des déchets et le non aménagement des dépôts de transit, explique, selon la Direction des services urbains de la voirie et de l’assainissement (DSUVA), pourquoi elle n’arrive à évacuer que 54,7% de cette production.

Aujourd’hui, Bamako, compte officiellement 9 dépôts de transit et 52 dépôts anarchiques, provoqués pour la plupart des Groupements d’intérêts économiques (GIE) qui ont la charge de la collecte chez les particuliers. En  2014, l’enlèvement de tonnes d’ordures des décharges de Ngolonina, entre autres, avait suscité un espoir très vite retombé. Les montagnes se sont reconstituées aussi vite qu’elles ont été enlevées, le prestataire Ozone qui devait les acheminer vers les dépôts finaux ne l’ayant pas fait à temps. « Le plan d’urgence n’a pas été suivi d’une bonne politique de collecte, raison pour laquelle les dépôts de transit sont devenus des dépôts définitifs », explique le directeur de la DNACPN. Qui assure que les acteurs que sont les mairies et les prestataires ont failli dans la gestion des ordures ménagères. C’est pourquoi, explique-t-il, une politique « plus ambitieuse » a été élaborée par ses services afin que l’État joue pleinement son rôle. Une société patrimoniale sera bientôt constituée pour prendre en charge la gestion complète  des ordures, de la porte du particulier à la décharge de Noumounbougou (région de Koulikoro), livrée en décembre dernier et qui attend ses équipements lourds pour être pleinement fonctionnelle.

La capitale, en attendant, étouffe sous le poids des déchets et la grogne monte, comme en commune 4, où la décharge de Lafiabougou cristallise les mécontentements des riverains.