Déclaration de la presse malienne suite à l’agression de Saouti Haidara

C'est avec consternation que la presse malienne a appris l'enlèvement et l'agression lâche de Saouti Labass Haidara, directeur de publication…

C’est avec consternation que la presse malienne a appris l’enlèvement et l’agression lâche de Saouti Labass Haidara, directeur de publication du quotidien « l’Indépendant », dans la nuit du 12 au 13 juillet 2012 par des individus armés. En effet, il a été enlevé par 6 personnes, encagoulés, armées jusqu’aux dents et transporté à  40 kms de Bamako, sur la route de Segou, à  bord de deux pick up. C’était aux environs de 21heures au siège du journal sis à  Hamdallaye ACI 2000. Devant l’opposition du personnel de la rédaction et des voisins du quartier, les tortionnaires ont ouvert le feu, causant des dégâts matériels sur le bâtiment qui abrite le siège du journal. Il en est sorti avec une blessure grave au niveau de la tête et une fracture du bras droit. Cette agression fait suite à  une interpellation de Saouti Labass Haidara par les services de la sécurité d’Etat, le 16 mai 2012. Aujourd’hui, ces agressions contre les hommes de presse sont devenues monnaies courantes et menacent sérieusement la liberté de la presse et l’exercice de la profession de journaliste au Mali. Nous rappelons que depuis un certain temps, des journalistes sont victimes d’intimidation, d’enlèvement et d’agression. C’est le cas de : – Birama Fall, directeur de publication du Prétoire,interpelé par la sécurité d’Etat, le 09 mai dernier. – Chahana Takiou, directeur de publication du 22 Septembre convoqué par la sécurité militaire le 24 mai 2012. – Abdrahame Keà¯ta, directeur de la rédaction du journal AURORE, enlevé et agressé le 2 juillet dernier. Aujourd’hui, c’est un des doyens de la presse malienne, El Hadj Saouti Labass Haà¯dara qui vient de subir, à  62 ans, la barbarie de forces obscures. Nous, Associations et organisations professionnelles de la presse du Mali, condamnons avec la dernière énergie les intimidations, enlèvements et agressions dont les journalistes font l’objet dans l’exercice de leur profession. Nous disons que trop c’est trop. Plus jamais ça! Nous interpellons avec insistance les plus hautes autorités du pays à  prendre toutes les dispositions pour faire la lumière sur toutes ces agressions sauvages et barbaries aux antipodes de la démocratie et de la liberté de la presse. Nous lançons un appel aux démocrates et défenseurs des droits de l’homme à  une mobilisation totale en faveur des journalistes afin de sauvegarder la liberté de la presse. Nous interpellons ouvertement le gouvernement du Dr. Cheick Modibo Diarra à  prendre ses responsabilités pour que plus jamais un journaliste ne soit inquiété dans l’exercice de sa profession. Vive la presse malienne! Vive la démocratie! Vive le Mali!