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DEF 2016 : pas de fuite de sujets, mais des fraudes

Hormis Kidal, 236 694 élèves étaient candidats à l’obtention du diplôme d’études fondamentales cette année. Cette année, comme l’année dernière,…

Hormis Kidal, 236 694 élèves étaient candidats à l’obtention du diplôme d’études fondamentales cette année. Cette année, comme l’année dernière, le département est arrivé à circonscrire la fuite des sujets et rendre la fraude moindre.

Cette année, à la grande surprise de tous, ou presque, l’organisation des examens de fin d’année du diplôme d’études fondamentales (DEF) et du certificat d’aptitude primaire (CAP) n’ont pas fait beaucoup de bruit, comme ce fut le cas ces dernières années, où les fuites de sujet, les fraudes massives ont montré à quel point l’État malien avait du mal à organiser ces examens dans des conditions correctes. La fraude, ce n’est pas exagéré de le dire, avait atteint un seuil intolérable, ôtant du coup toute valeur à ces diplômes, les premiers du cycle scolaire. À ce phénomène, est venu s’ajouter la fuite des sujets. Ainsi, les sujets d’examens circulaient dans les salons, les rues, entre les quartiers, étaient envoyés par SMS, polycopiés dans les cybercafés avant même la date des épreuves. On se souvient qu’en 2014, les fuites de sujets ont valu au Premier ministre de l’époque, Moussa Mara, et sa ministre de l’Education, Jacqueline Nana Togola, d’être taxés d’incompétence par l’opposition.

Cette année, comme l’année dernière, « il n’y a pas eu de fuite de sujet au DEF », se félicite-t-on au ministère de l’Éducation de base où des mesures ont été prises avant les épreuves. Ombotimbé Amadou, membre de la cellule de communication du ministère, explique que le ministre a dépêché une mission d’experts composée de l’ancien directeur national du centre national des examens et concours, Hassimi Adama Touré, du directeur national de l’éducation de base, Mamadou Diabaté et de l’actuel directeur-adjoint du centre national des examens et concours, M. Coulibaly. La mission a sillonné 18 académies sur les 19 (mis à part celle de Kidal) que compte le pays pour sensibiliser sur la bonne tenue des examens. Elle a aussi rencontré les acteurs de l’école, à savoir les associations de parents d’élèves, les comités de gestion scolaire, les syndicats, les associations des mères d’élèves, les directeurs d’académies et de centres d’animation pédagogique, les enseignants et les directeurs d’école. De plus, la police de surveillance, le modèle de rédaction des procès-verbaux (en cas de fraude), le code de conduite ont été distribués dans les centres d’examens. Et chacun s’est engagé à accompagner le département dans l’organisation des examens.

« Le message de la bonne organisation a été passée », dit M. Ombotimbé. Il s’est tout de même montré réservé sur les cas de fraude. Selon de nombreux témoignages recueillis auprès de certains candidats, il y aurait eu des fraudes. Au Mali, tout se passe comme s’il y avait une règle non écrite qui veut qu’il n’y ait pas d’examen sans fraudes.