Difficile de passer aux alentours du cimetière de Lafiabougou en commune IV du district de Bamako, sans apercevoir le tas d’ordure qui y culmine. Les ballets incessants des charretiers qui perturbent la circulation et la ruée des hommes et femmes sur la montagne d’ordures à  la recherche des objets de récupération témoignent de l’activité intense qui règne dans cette zone. Ce « Mont Kilimandjaro » est longtemps demeuré une épine dans le pied aussi bien des populations que les autorités qui ont éprouvé des difficultés pour en assurer une gestion efficace. Interpellée par les populations à  l’époque, la mairie de la commune IV sous Moussa Mara avait entouré les lieux pour contenir les ordures qui débordaient jusqu’aux murs du cimetière et aux abords de la route goudronnée voisine. C’’est certainement pour maintenir ce cap que les aménagements du dépôt de transit ont commencé en début d’année, sous l’impulsion du ministère de l’Environnement et de l’Assainissement. Ces travaux concernent l’élargissement du mur de clôture avec deux grands portails pour l’entrée et la sortie des engins, le logement du gardien et une guérite. Les travaux prévoient également l’aménagement d’un parking pour assurer la fluidité de la circulation pour les véhicules et charrettes qui viennent déposer les ordures. La finalité de ces aménagements est de mettre un frein au dépôt anarchique des ordures et de sécuriser la zone. l’exécution des travaux, qui est assurée par l’entreprise Yiriba Construction, doit s’étendre sur un mois. Un délai qui sera difficile à  tenir, selon Jean Traoré de Yiriba Construction, en raison des modifications apportées aux travaux. Fini, les ordures sur la route Les bénéficiaires des travaux en cours sont les charretiers astreints à  une corvée quotidienne d’escalader la montagne pour déposer les ordures. Bourama Coulibaly est l’un d’entre eux. La vingtaine sonnée, ce colosse affirme que ces aménagements vont considérablement amoindrir leurs difficultés. « Les voies seront désormais dégagées pour aller facilement décharger la charrette. On pourra aussi garer facilement les charrettes sans causer des désagréments dans la circulation.», dit-il en arborant un large sourire. Les travaux sont également accueillis avec joie et soulagement par l’un des 5 agents du dépotoir. Préférant garder l’anonymat, il assure qu’avec la clôture, tout le monde passera désormais par la porte au lieu de déposer les ordures à  tort et à  travers, ce qui les obligeaient à  les faire remonter sur le tas. « On avait tout le temps des problèmes avec des paresseux qui préféraient décharger juste en bas et même souvent près de la route. Ce qui nous a valu souvent très souvent des reproches assez sévères des autorités municipales. Avec la fin des travaux, tout cela va finir », se réjouit-t-il d’avance. Autres bénéficiaires collatéraux des travaux de clôture du dépotoir de transit de Lafiabougou, ce sont sans doute les populations riveraines. Les personnes rencontrées ne cachent pas leur satisfaction. Elles affirment en chœur avoir l’occasion enfin d’être libérées bientôt des ordures et des odeurs pestilentielles dégagées par celles-ci.