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Des braises soufflent sur la paix

Tout est allé si vite cette semaine au Nord du Mali o๠il y a un regain de tension entre…

Tout est allé si vite cette semaine au Nord du Mali o๠il y a un regain de tension entre les rebelles armés, les groupes d’autodéfense pro-gouvernementaux et les Forces armées maliennes. Depuis la reprise de Ménaka par le Gatia (groupe autodéfense Touareg Imghad et allié) le lundi dernier, on assiste à  un enchainement de violences à  Léré, à  Goundam. Des évènements qui exhalent un parfum de nouvelle guerre, mais qui ouvrent encore une fois la bourse des interrogations. La médiation élargie s’est déclarée très préoccupée par ses évènements dramatiques, et a recommandé la tenue d’une réunion de la Commission Technique Mixte de Sécurité en vue de prendre les mesures devant assurer le respect des engagements pris auparavant pour le cessez-le-feu. Alors que le ministère de la défense a accusé « le MNLA, le HCHUA et leurs alliés terroristes d’avoir assassiné le chef peloton de Goundam, son adjoint et une innocente fillette ». Pour sa part, la CMA parle d’une entorse aux accords et déclarations de cessez-le-feu. Regain de tension Voilà  donc un énième chamboulement qui, manifestement, fait planer une épée de Damoclès sur la signature de l’accord de paix d’Alger, prévue le 15 mai. Etrange renversement de situation o๠la CMA qui a attaqué Leré et Goundam, se pose en victime et bénéficie d’un soutien qui ne dit son nom de la Minusma lorsqu’elle cette dernière demande au Gatia de quitter ses positions à  Ménaka d’o๠il a délogé les rebelles. l’étrange dans l’affaire, C’’est lorsque la CMA parle d’une « rupture manifeste » des accords de cessez-le-feu, tant il est vrai qu’elle ne peut se prévaloir d’aucun respect à  quelque engagement. De quoi les mouvements de l’Azawad, rénis au sein de la CMA, sont-ils le nom ? Hors manipulations, surenchères, maximalisme, accointances avec les terroristes, de quoi peuvent-ils se prévaloir ? De quel peuple sont-ils les héros ? Bien entendu, il est impossible de ne pas dire qu’avec les tueries de Goundam, la CMA a culminé dans l’horreur. Elle n’est plus dans une logique de rébellion mais vengeance sur des populations dont le seul lot est d’être…malien. On peut reconnaitre son incapacité à  tenir tête à  une milice, mais on n’a pas le droit de calmer sa colère sur des populations innocentes. Cela dit, la violation du cessez-le-feu ne concerne pas que le Gatia, mais aussi la CMA dont on n’avait aucune garantie qu’elle parapherait l’accord d’Alger le 15 mai. Qui sait si tout cela n’était qu’une manœuvre de la CMA pour se dérober au paraphe ? En tous les cas, les injonctions de la Minusma ne doivent concerner que le Gatia, mais la CMA aussi. Cette Minusma dont on ne cesse de dire qu’elle ne sécurise que ses propres camps mais pas la population.