Des latrines pour sauver des vies

Selon les Nations unies, 2,4 milliards de personnes n'ont pas accès à  un système d'assainissement amélioré. Un milliard d'entre elles…

Selon les Nations unies, 2,4 milliards de personnes n’ont pas accès à  un système d’assainissement amélioré. Un milliard d’entre elles pratiquent la défécation en plein air. Une situation qui les expose au risque de maladies et de malnutrition, particulièrement pour les femmes et les enfants. Au Mali, 33% de la population n’a pas accès à  des toilettes et sont la cible des actions en œuvre depuis maintenant des années, tant par les pouvoirs publics que par les acteurs de la société civile. La Coalition pour l’accès à  l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement (CAEPHA), une plateforme de plusieurs associations pour la cause de l’eau et de l’assainissement, en collaboration avec l’ONG Water Aid, mène depuis des années un véritable plaidoyer pour rehausser le budget du secteur dans notre pays. Objectif atteint avec la décision du gouvernement, dans le Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté, d’allouer 5% du budget national à  ce secteur prioritaire, à  partir de 2015. La Journée mondiale des toilettes, célébrée ce jeudi 19 novembre, se concentre cette année sur le lien entre l’assainissement et la nutrition, en portant l’attention du monde entier sur l’importance des toilettes pour une meilleure nutrition et une meilleure santé. Le manque d’accès à  l’eau potable et à  l’assainissement fait partie des principales causes de la malnutrition. Le manque de toilettes éloigne les filles de l’école Dans les localités o๠l’accès aux toilettes est difficile d’accès ou inexistant, les femmes et les filles font face aux risques d’agression et de viol, car leur intimité n’est pas préservée. Pour le directeur national de Water Aid-Mali, Mamadou D. Diallo, le combat contre ce phénomène doit continuer. « Il faut que l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement soient disponibles dans les centres de santé ». Et les actions se multiplient. Des milliers de latrines sont par exemple construites dans les écoles, comme à  Mopti, o๠la fondation Aga Khan réalise des latrines pour les élèves, y compris les personnes à  mobilité réduite. « Nous avons réalisé des rampes pour donner accès aux personnes handicapées physiques aux toilettes », explique Yacouba Traoré, le chef du programme d’éducation de la fondation Aga Khan. C’’est un enjeu public. Selon la directrice générale de l’OMS, l’absence de toilettes au domicile de nombreuses familles a un impact important sur la santé et sur le développement.