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Des pesticides dans nos assiettes

La recrudescence de l'obésité, de maladies cancéreuses ou du C'œur dans les pays africains montrent de plus en plus qu'il…

La recrudescence de l’obésité, de maladies cancéreuses ou du C’œur dans les pays africains montrent de plus en plus qu’il va falloir se pencher sérieusement sur la qualité nutritive des aliments. Déjà  en France, une enquête menée en 2012 montre qu’il existe jusqu’à  quinze pesticides différents dans le saumon ou encore, des pesticides hors réglementation européenne dans les haricots verts et d’autres produits importés d’Asie et d’Afrique. 200 000 malades par an Cette enquête indique qu’en 25 ans, les cancers ont doublé, avec une augmentation constante chez l’enfant. Et C’’est sans compter la progression galopante du diabète, +40% en 10 ans, ou les allergies, multipliées par 5 en 20 ans. Autant de maladies chroniques qui peuvent trouver leur origine dans la modification du métabolisme. Selon le site Goodplanet.info, la consommation mondiale de pesticides est en augmentation constante depuis les années 40, passant de 0,49 kg/ha en 1961 à  2 kg/ha en 2004. Le marché mondial représenterait 30 milliards de dollars annuels (24 milliards d’euros) et causerait des maladies graves à  200 000 personnes par an selon l’OMS. 20% de la surface totale des Etats-Unis et 35% de celle de la France, sont soumis à  des traitements. Interpellé sur la question des pesticides en Afrique, Dr Mohamed Garba, chargé des pesticides à  la FAO, a déclaré en octobre 2010 que « l’utilisation des pesticides est l’un des plus grands problèmes qui se pose en Afrique, en termes de santé publique. Des produits chimiques sont souvent radiés des pays développés et se retrouvent dans les pays africains. La situation est liée à  l’absence de législation en matière de contrôle des pesticides dans nos pays. Si elle existe, elle n’est pas appliquée. Malheureusement, tous ces produits chimiques se retrouvent chez les petits producteurs. Et dans nos pays, ces produits sont reconditionnés ». Dans le secteur de la pêche, certains vendeurs n’hésitent pas à  utiliser un pesticide sous forme de poudre qu’ils aspergent sur les poissons, afin de chasser les mouches. Un vrai poison inoculé à  certains consommateurs qui raffole de poissons braisés. Dans certaines zones, notamment celles de maraà®chage à  proximité des grandes villes, la situation sanitaire est souvent grave. La règle est de produire à  tout prix, y compris en abusant des pesticides, sans respecter les délais de rémanence, par ailleurs ignorés. Des cultures dominantes en Afrique de l’Ouest, comme le coton ou le riz, la tomate mais aussi le café, le cacao, les ananas, les bananes sont copieusement arrosées de pesticides de nature suspecte ! La petite agriculture familiale, centrée sur les cultures vivrières, est moins touchée pour la simple raison que les paysans connaissent la vulnérabilité de l’agriculture pluviale et ne peuvent trouver les financements qui leur permettront d’acheter des intrants. Mais de plus en plus de paysans, y compris en zone de cultures vivrières, se lancent dans les cultures de contre-saison, notamment le maraà®chage. Sous l’influence des zones de grande production, ils en reproduisent les itinéraires de production, avec pesticides ! Il devient urgent de se débarrasser de ces produits très dangereux pour la planète et pour la vie. Pour cela, il faut lutter contre les multinationales en faisant en sorte que les administrations publiques édictent des lois de plus en plus drastiques contre les produits destructeurs, en soutenant le combat de ceux qui souffrent dans leur chair, en renforçant ou en créant des associations de lutte contre ces pesticides. Il faut également soutenir des structures comme le comité sahélien des pesticides non seulement dans son travail d’homologation des pesticides mais aussi, pour qu’il puisse faire un réel travail post-homologation, à  travers des contrôles stricts.