Des  » Philomanes » dans la capitale.

Les « philomanes » comme on les appelle sont une catégorie de voleurs et d'escrocs pas comme les autres. Ils…

Les « philomanes » comme on les appelle sont une catégorie de voleurs et d’escrocs pas comme les autres. Ils abordent les gens dans la rue et prétendent chercher une quelconque habitation ou une connaissance perdue de vue depuis longtemps. Lorsque tu t’arrêtes pour leur donner des explications, ils commencent à  t’embobiner avec des énigmes. Ils procèdent généralement par binôme. l’un s’assoit à  tes côtés ou te suit de près pendant que l’autre t’accoste. Ils commencent ensuite à  te raconter des choses personnelles de ta vie ou des vérités qu’ils ne sont pas censés connaà®tre. Certains par magie parviennent à  t’appeler par ton nom. D’autres vont jusqu’à  te dire le montant exact de l’argent que tu as sur toi. Pour te proposer une multiplication de la somme en millions. Intriguées, les victimes finissent par céder et donnent leur argent aux auteurs qui leur remettent des enveloppes scellées. Ils demandent bien sur à  leurs clients de ne pas ouvrir l’enveloppe avant d’arriver à  destination. A la maison, ce sont des papiers découpés que l’on retrouve à  la place de l’argent. Des victimes racontent La jeune Sira Coulibaly a eu le malheur de croiser le chemin de ces malfrats un soir. Sira explique : « Ce soir là , mon père m’a envoyé acheter une carte et du pain à  la boutique aux environs de 21h. A quelques mètres de la maison, un homme m’a interpellé. Il m’a demandé si je connaissais la maison d’une certaine Oumou Diawara qui se trouve être notre voisine. Naà¯vement, je lui ai indiqué la maison de la dame en lui signalant que nous sommes d’ailleurs voisines. Il m’a remercié et au moment o๠je me retournais, il m’a dit que je ne pouvais pas partir sans qu’il me remette un cadeau pour l’aide fournie. Il a alors commencé à  me raconter tout ce qui se passait chez moi à  la maison avec des détails tellement précis que J’ai fini par avoir confiance en lui. En plus, un autre homme d’une vingtaine d’années passant à  côté de nous, s’est arrêté en me disant que l’homme avec qui je parlais était un grand marabout qui faisait des miracles. J’étais comme hypnotisée. Il m’a demandé de descendre de ma moto et je lui ai remis les clés. Il nous a ensuite demandé de mettre nos téléphones et tout l’argent que nous possédions, dans un foulard qu’il avait placé sur la moto. Nous avons fermé les yeux et compté jusqu’à  20. Nous étions censés retrouver le double de l’argent que nous avions. Avant même de réaliser quoi que ce soit, les deux hommes avaient démarré la moto et fui. Jusqu’à  ce jour, je n’ai jamais retrouvé mon téléphone, ni ma moto et encore moins mon argent. » Cette autre jeune étudiante de 21 ans en 1ère année de sociologie à  la Faculté des Lettres a elle aussi été victime des philomanes. Elle raconte : « J’étais assise devant l’ENI (l’école normale d’ingénieurs) à  attendre le bus qui va à  la fac. Un jeune garçon d’environ 22 ans est venu vers moi. Il m’a dit qu’il venait de Bandiagara et qu’il cherchait sa mère qui est une grande prêcheuse musulmane à  Bamako. J’écoutais la musique sur mon téléphone, je lui ai répondu que je ne la connaissais pas. Un gars assis à  côté de moi lui a affirmé qu’il connaissait cette fameuse femme et lui a proposé de l’emmener en moto. Le jeune, loin d’être satisfait, m’a remercié et proposé de l’accompagner à  l’intérieur de la gare ferroviaire à  l’opposée de l’ENI pour me remettre un talisman qui m’aiderait dans mes études. J’ai accepté. Il m’a ensuite remis un morceau de tissu dans lequel la chose était censée être. Les deux hommes sont repartis. Entre temps, je suis retourné m’asseoir pour attendre le bus qui tardait. J’ai voulu prendre mon téléphone pour vérifier l’heure mais il n’y était plus. Je l’avais pourtant bien mis dans la poche arrière de mon sac. C’’est là  que J’ai réalisé que J’avais eu affaire à  des voleurs ». A longueur de journée, on assiste à  de tels scénarios à  Bamako. Ces filles ne sont malheureusement pas les seules victimes de ces malfrats. Hommes, femmes, jeunes ou vieux, tous tombent dans le piège de ces individus mal-intentionnés. Car ils n’opèrent jamais deux fois dans la même zone. Leurs victimes sont ciblées d’avance et les endroits également. Le plus inquiétant est qu’ils ne craignent même pas la police car qu’ils cueillent leurs victimes en plein air.