Des violences xénophobes ternissent l’image du pays de Mandela

Les vieux démons des violences xénophobes se sont réveillés et mettent la Nation arc-en-ciel sous les projecteurs de l'actualité. A…

Les vieux démons des violences xénophobes se sont réveillés et mettent la Nation arc-en-ciel sous les projecteurs de l’actualité. A Durban, le vendredi 10 avril dernier, deux commerçants éthiopiens ont été brûlés au cours de l’attaque de leur boutique qu’ils étaient en train de fermer. Cet incident est intervenu à  Umlazi, un quartier de Durban, oà¹, de plus, des habitants s’en sont pris à  des Congolais, Zimbabwéens, Somaliens jusqu’à  leur domicile. Le bilan fourni par plusieurs organisations de protection des migrants fait état de 10 à  20 morts. Des milliers de personnes ont été déplacées depuis le début de la semaine. Ces violences ont tiré le gouvernement sud-africain de son silence. Le président Jacob Zuma n’a pas manqué de les condamner, pour la première fois, en mettant « l’accent sur le fait que les conditions économiques, même les plus difficiles, et que le mécontentement des gens ne peuvent en aucun cas justifier les attaques sur des étrangers. J’appelle les Sud-Africains à  traiter ceux qui sont dans le pays légalement avec respect et avec chaleur». Le mercredi 15 avril, craignant des violences xénophobes dont les rumeurs circulaient sur les réseaux sociaux, et le souvenir des attaques de Durban en mémoire, beaucoup de magasins des immigrants n’avaient pas ouvert dans le centre-ville de Johannesburg. Propos racistes Les violences de Durban ont éclaté après que le roi Zulu, la plus haute autorité traditionnelle de la province, eut appelé les étrangers à  rentrer chez eux. Aux propos du roi Zulu sont venus s’ajouter ceux d’Edward Zuma, le fils ainé de Jacob Zuma, lequel a affirmé qu’il fallait déporter les étrangers dont «certains viennent dans ce pays armés, (…) et contribuent aux problèmes de drogue. » Ces évènements dramatiques signent le retour des vieux démons des violences contre les étrangers en Afrique du Sud, un pays o๠une partie de la population, en 2008, avaient manifesté leur hostilité vis-à -vis des étrangers qu’ils appellent par un mot du parler Zoulou, les amaKwerekwere, « les barbares ». Avant les agressions et les mobilisations contre les étrangers en 2008, il y eut celles des années 1990. Après l’abolition de l’apartheid et la démocratisation, il y a eu en Afrique du Sud une transformation des flux migratoires que les gouvernement successifs n’ont pu gérer. Le 11 mai 2008, trois personnes de nationalités mozambicaine, zambienne et malawite ont été tuées dans les attaques d’une foule de résidents mécontents de l’attribution d’un logement social. En Afrique du Sud, le contexte migratoire est en pleine mutation et les récentes violences de Durban viennent relancer l’interminable débat, qui reste entier, sur l’intégration des migrants dans la société sud-africaine.