Société




Deux poids, deux mesures

Les derniers chiffres fournis par la MINUSMA sur son site font état d’un personnel civil de 1 180 personnes dont…

Les derniers chiffres fournis par la MINUSMA sur son site font état d’un personnel civil de 1 180 personnes dont 542 nationaux et 648 internationaux (dont 125 volontaires des Nations unies). Dans les rangs du « national staff », on retrouve toutes les compétences, allant de la logistique à la communication, en passant par la gestion financière. Les critères de recrutement sont ceux appliqués à tous les fonctionnaires du système des Nations unies, avec des différences de traitement substantielles entre les agents recrutés sur place et les expatriés. En effet, la grille salariale des employés internationaux commence, avec un salaire minimal de 2 000 000 francs CFA, là où s’arrête celle des agents locaux qui ont un salaire maximal de 2 500 000 francs CFA.

Ce que déplore cependant l’Association nationale du staff de la MINUSMA, c’est l’inégalité dans les opportunités offertes au personnel. « Les étrangers, en plus de leurs meilleurs salaires, sont privilégiés pour les missions à l’extérieur, explique un ancien employé local. Nos durées de contrat ne sont pas les mêmes et sur le terrain nous ne sommes pas logés à la même enseigne ». Témoignage corroboré par l’un de ses collègues, qui assure que dans les zones dangereuses, « les Maliens sont hors du camp, tandis que les autres sont dans le bunker, à l’abri. On nous assure qu’en cas de pépin, on sera pris en charge, mais qui sait ? », s’interroge-t-il. On se souvient qu’au début du mandat, des considérations similaires avaient secoué les rangs de l’effectif militaire. Les Tchadiens, las d’être envoyés avec les autres Africains dans les zones dangereuses et de payer un lourd tribu à chaque attaque des insurgés, avaient protesté contre cette situation.