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Dimanche à Ségou, le soleil s’est couché sur le fleuve Niger

Pour Mamou Daffé, initiateur et créateur de l'évènement, cette 6è édition du festival sur le niger, qui s'est achevée dimanche…

Pour Mamou Daffé, initiateur et créateur de l’évènement, cette 6è édition du festival sur le niger, qui s’est achevée dimanche soir à  Ségou n’a été que du bonheur! Oui du bonheur avec un brassage de cultures, d’idées et de musique, une véritable émulation intellectuelle et sensorielle à  travers les allées du festival, une symphonie de rencontres, de senteurs et de notes musicales ! Les plus grands artistes comme Salif Keita( qui a fait scène comble, à  tel point qu’il a fallu installer un autre écran géant)ou Nahawa Doumbia, Habib Koité, Mangala Camara pour les improvisations délurées, Cheikh Tidiane Seck en maestro groove, et Tinariwen pour la tradition du désert, ont tous, c’est vrai, fait le bonheur des festivaliers, qui comme moi, se sont abreuvés de musique authentique! Récompenses et hommages La cérémonie de clôture, outre les discours officiels, a permis de récompenser des initiatives locales, des troupes de danses locales, des oeuvres d’arts, des formations artistiques de marionnettes ou de magnifier le savoir faire des artisans présents à  la Foire Internationale de Ségou. Une foire qui n’a pas désempli tout au long du festival. Certains ont dévalisé, textiles, parfums, encens, bijoux touaregs, calebasses, poteries ou bogolans artisanaux, afin de rapporter souvenirs et mémoires de ce festival, qui grandit, grandit, et a atteint aujourd’hui, une dimension internationale. »Il parait que des princes du moyen-orient ont voulu venir, mais il y aurait eu un problème d’hébergement pour loger leur suite », s’exclamait un journaliste sur le chemin du retour ! Ce qui pose aujourd’hui la question des infrastructures :  » Il faut avec la notoriété grandissante du festival, voir plus grand, estime donc Assane Koné, du Journal Le Républicain, et pourquoi pas créer un village du festival ! » La question est lancée. Mais à  Ségou, l’hospitalité n’est pas en reste, et si les hôtels ont affiché plein, les familles ségoviennes ont accueilli chez eux festivaliers et artistes avec modestie. Comme la famille Tangara, nos hôtes de cette 6è édition. Et pour Ousmane Simaga, le maire de la ville de Ségou, les retombées économiques sont énormes pour les hôteliers et hébergeurs. PourtantNathalie Gerrer, patronne de l’hôtel El Faro, estime que ces 6 jours n’influent pas réellement sur son chiffre d’affaire. D’autres y ont trouvé leur compte, notamment les hôtels placés en bord de fleuve comme l’Esplanade, l’Auberge ou le Djoliba. Plus de 22 000 visiteurs à  Ségou ! Bientôt, la villa ne pourra plus contenir tout ce monde », pense Lalla, hôtesse et ravie se servir l’évènement.  » Faudra t-il alors délocaliser ?, s’interroge Abou, responsable de l’hébergement d’une maison.  » Ah non, le charme du festival sur le Niger, c’est justement la beauté du fleuve, le soleil couchant, les pinasses qui traversent l’eau, avec touristes et autoctones à  bord, allant d’une rive à  l’autre, du village des potières à  celui des bozos, tout ça à  contre courant et quelque soit le vent sec de l’Harmattan, qui soufflait sur cette 6è édition. Si les rues de Ségou étaient pleines, cela créait des embouteillages humains,alors, la vue depuis le bateau Kankou Moussa amarré à  quai, valait le déplacement. Au soir, les néons de la scène se reflétaient sur l’eau, créant une symphonie de couleurs et de notes bleues. Pour Afidi Towo, traductrice, et venue du Sénégal, le festival, c’est d’abord des rencontres, des surprises et aussi des retrouvailles. Isabelle, sa colocataire du bateau, aime les festivals, celui d’Essakane, du Désert et d’autres à  venir. Et d’ailleurs, il est question de jumeler le festival sur le Niger avec celui, à  naà®tre, de Zighinchor en Casamance, au Sénégal. Patrimoine et excursions En marge du festival et des scènes grandioses, le public pouvait aller visiter Ségou et ses environs, le tombeau de Biton Coulibaly ( l’un des rois bambaras de Ségou)à  Ségoukoro(Vieux Ségou) ou visiter Kalabougou un village, à  une demi-heure de pirogue ou encore Teryabugu (le village des amis), une manière de promouvoir le tourisme de la région, ce dont s’est félicité Ndiaye Bah, le ministre du tourisme et de l’artisanat, présent à  la Clôture. Il a n’a manqué de félicité le festival et l’équipe de Mamou Daffé pour sa contribution à  cette manne financière et culturelle. Afters et noctambules avérés Pour les plus fous, après les concerts du soir, un véritable circuit s’était mis en place à  Ségou. Rendez-vous au Meirooba, la discothèque géante à  ciel ouvert, en plein centre de Ségou. Là , un bal populaire endiablé agitait les festivaliers, qui s’en allaient ensuite au Mo Ba So, l’aute night club, plein à  craquer, chaque soir du festival. Pour les plus roots, le Feu Vert, constituait un cadre idéal, sorte de maquis en plein air et confiné. Un petite faim à  5h du matin, et la charmante Isabelle, vous préparait un sandwich et du café bien chaud dans sa gargotte en bord de route, le sourire aux lèvres. Voilà  tout ce qui faisait le charme de ce festival, de Ségou et ses afters, ses ruelles pleines, ses cyber-cafés envahis, ses créatures enturbannées et vêtues de bogolans cotoyant les grosses voitures, qui tentaient de se frayer un chemin vers la grande scène Da Monzon, car c’est là  que tous convergeaient pour le grand show du soir ! Gageons, que l’année prochaine, les même reviendront, amoureux fous du festival sur le Niger, mais surtout, mélomanes inoxydables et heureux de partager un instant de bonheur, de musique, au bord du fleuve Niger… Une expérience à  vivre!