Discours de Rentrée Parlementaire au Mali

La rentrée parlementaire au titre de l'année 2009-2010 a été effective, ce lundi 5 octobre 2009. C'’était dans la salle…

La rentrée parlementaire au titre de l’année 2009-2010 a été effective, ce lundi 5 octobre 2009. C’’était dans la salle Modibo Keà¯ta de l’hémicycle. On notait la présence du premier ministre, chef du gouvernement Modibo Sidibé, les présidents des institutions de la république, les ministres,le maire du District de Bamako,le gouverneur du District de Bamako, le chef d’Etat-major Général des Armées,les membres du Corps diplomatique et des représentations consulaires accréditées en République du Mali, les membres des organisations internationales intervenant au Mali,les Chefs d’Etat-major des différents corps des Forces Armées et de Sécurité, ainsi que les officiers supérieurs et Directeurs nationaux des Services des Forces Armées et de Sécurité du Mali,les Présidents des partis politiques ou leurs représentants, la présidente de la coordination des Associations et ONG Féminines (CAFO),les Chefs traditionnels, notables et représentants des Chefs de familles fondatrices de Bamako, les chefs ou représentants des cultes religieux et du public. l’ouverture de la session d’octobre ou session budgétaire a été marquée par un seul discours, celui du président de l’assemblée nationale. Il a fait le bilan des activités de l’année parlementaire écoulée, le tour de la situation politique du continent. Dioncounda Traoré prend la parole Le président Dioncounda Traoré a rendu grâce à  Allah le Tout Puissant, lui qui, de par Sa mansuétude infinie, « a voulu que nous nous retrouvions, encore une fois, en séance inaugurale solennelle d’une session parlementaire de notre Assemblée. ». De telles séances, de par la qualité des femmes et des hommes qu’elles réunissent, de par leur objet également, sont d’une symbolique particulièrement forte : Elles sont un lieu de communion entre la représentation nationale que sont les Députés, l’ensemble des Institutions de la République à  la seule exception de la Présidence de la République, notre constitution ne le permettant pas, la classe politique, la société civile, et les amis du Mali. « Présider de telles séances est pour moi un devoir toujours agréablement renouvelé, ainsi qu’un grand honneur dont je mesure à  chaque fois toute la portée. Aussi voudrais-je, au nom de l’Assemblée nationale du Mali, vous réitérer, à  vous toutes et à  vous tous, et du fond du C’œur, la profonde gratitude des parlementaires maliens. Mais nous nous devons également de rendre grâce à  Dieu, pour avoir rappelé à  Lui notre regretté collègue, l’Honorable Alou Bathiliy, Député du Mali élu dans la circonscription électorale de Kati ; ainsi qu’une très jeune enfant de l’Honorable 5ème Vice Président de l’Assemblée nationale. ». Une minute de silence a été observée en leurs mémoires. A peine close la session ordinaire d’avril 2009 s’est ouverte une session extraordinaire, sur convocation du gouvernement. Durant ces deux sessions, les élus de la nation ont procédé au vote de 38 lois sur les 49 projets et propositions de lois déposés sur la table de notre assemblée. « La performance est assurément remarquable, surtout lorsque l’on intègre le fait que, concomitamment, les députés ont eu à  jouer leurs partitions dans les élections municipales qui se sont déroulées sur l’ensemble des 703 communes du Mali. Légiférer pour le bien des Maliens Ainsi, nous avons eu à  légiférer dans les secteurs les plus variés de l’activité nationale, allant de l’organisation des services publics à  l’amélioration de la vie sociale de nos populations, du financement des infrastructures à  la participation de l’Etat à  la création d’entreprises stratégiques, du statut général des fonctionnaires et contractuels de l’Etat à  la réforme de notre système judiciaire. ». Les députés ont également amorcé la réactualisation du code des personnes et de la famille, restant en cela en droite ligne des ambitions que nourrissaient, pour le peuple malien, les pères fondateurs de la République. « Je déclare ici, de la façon la plus solennelle, que l’Assemblée nationale du Mali est pleinement en phase avec la décision prise par le président de la République, concernant ce renvoi. Je crois pouvoir affirmer que C’’est là  une première dans l’histoire parlementaire du Mali. Cette décision vient, par conséquent, enrichir le panel d’inédits qui caractérisent le label démocratique de notre pays. Elle est à  mettre, quant au fond, sur le compte de l’enrichissement du processus démocratique africain lui-même. Car si, généralement, les renvois en seconde délibération de lois votées par le parlement résultent de divergences apparues entre l’Exécutif et le Législatif, notamment en période de cohabitation, dans le cas d’espèces, il n’y a aucune crise institutionnelle au Mali, ni dans les faits, ni en filigrane, ni en perspectives. La réalité est toute simple : Le président de la République et le gouvernement disposent à  l’Assemblée nationale d’une majorité confortable et stable. Celle-ci, après avoir suivi les procédures parlementaires usuelles, a adopté un projet de loi déposé sur sa table par le gouvernement. Qui plus est, pour ce vote, l’opposition a joint sa voix à  celle de la majorité. ». La question du code de la famille Le Président de l’Assemblée Nationale d’ajouter que le code des personnes et de la famille touchant la société dans ce qu’elle a de plus intime, il s’est tout simplement avéré impérieux d’approfondir le dialogue sur la question. Et ainsi, de lever toutes les incompréhensions, toutes les ambiguà¯tés, toutes les équivoques, mais aussi, d’endiguer les effets de l’intox et des dénigrements injustifiés et calomnieux distillés à  propos dudit code par certaines personnes qui n’en ont probablement pas lu une seule ligne. « Le président de la République, disposant de prérogatives constitutionnelles permettant d’atteindre cet objectif tout en restant dans la légalité, a pris la décision que l’on sait, avec courage, avec lucidité, et en toute souveraineté. Il a choisi de donner du temps au temps de dialogue. Et le peuple malien tout entier l’en a félicité, et s’en félicite. Je voudrais inviter tous les citoyens, toutes sensibilités confessionnelles ou politiques confondues, à  participer, dans la sérénité, à  de grands débats de société sur la question. Débats sur le statut des personnes et de la famille, certes, mais aussi débats de clarification portant sur la problématique de l’Etat au Mali, ici et maintenant. Je ne me fais aucun doute. Nous arriverons, dans tous les cas, à  un code des personnes et de la famille accepté par tous, et fondé, à  la fois, sur nos valeurs positives et le respect des droits humains universels. Aussi, chers collègues, nous n’oublions pas un seul instant que nous avons été commis par le peuple malien pour voter, en son nom et pour son bénéfice, des lois. Jamais nous ne voterions, de volonté délibérée, une loi susceptible de semer le trouble dans le pays. Et notre conviction est nette : Aussi parfaite que puisse être une loi, lorsqu’elle ne rencontre pas l’assentiment, ou tout simplement, lorsqu’elle n’est pas comprise par les populations auxquelles elle est destinée, cette loi est, par définition, une mauvaise loi. Et C’’est en tout humilité, sans complexe aucun, ni sentiment d’auto culpabilisation, que nous aborderons cette seconde délibération. ». Sur le plan international, le président de l’assemblée nationale a souhaité que les élections en vue en Côte d’Ivoire et au Togo se déroulent dans la paix. Et qu’elles puissent aboutir à  la réconciliation des C’œurs et des esprits dans ces pays frères, afin que leurs peuples puissent reprendre, unis derrière des dirigeants légitimés. Dioncounda Traoré s’est réjouit de l’ordre constitutionnel en Mauritanie, « même si nous persistons à  trouver dommageables à  la démocratie et au développement, les remises en cause avant termes de mandats issus d’élections transparentes et sincères. J’exprime la profonde douleur du parlement malien, à  l’occasion du rappel à  Dieu du Doyen El Hadj Omar Bongo ONDIMBA. Je félicite, en votre nom, la classe politique gabonaise, pour l’observation stricte des procédures constitutionnelles dans la transition ouverte par la disparition du Doyen. Je voudrais féliciter le Président élu de la République du Gabon, SEM Ali Ben Bongo ONDIMBA. Je formule le vœu que le recomptage des bulletins électoraux, ordonné par la Cour Constitutionnelle, mettra un terme aux contestations post électorales actuelles. ». Le président de l’assemblée nationale a regretté le coup de force de l’Exécutif nigérien contre toutes les autres institutions du pays. « J’exprime l’extrême tristesse de l’Assemblée nationale du Mali, face à  la tragédie qui a secoué la Guinée Bissau. Je m’incline pieusement sur la mémoire du Président Joao Bernardo « Nino » Viera. J’émets le vœu qu’avec SEM Malam Bacai Sanha, Président élu le 26 juillet dernier, les pages noires de l’histoire de ce si beau pays soient à  jamais tournées. La guinée de Dadis Mais l’actualité africaine est dominée par la situation de la Guinée. Je voudrais assurer le peuple guinéen de la totale solidarité de l’Assemblée nationale en ces moments particulièrement douloureux. Je condamne avec la dernière énergie le massacre des populations civiles et les exactions inimaginables opérées par l’armée guinéenne. Il faut que tous les assassins, tous les auteurs de tels forfaits puissent répondre de leurs actes. Et je voudrais inviter tous les démocrates africains et du monde à  aider et soutenir le peuple guinéen en ces moments difficiles. Ma conviction est que le dialogue avec le capitaine Dadis est désormais impossible. Il faut que chacun le comprenne. Tout compromis avec la junte actuelle ne serait, ni plus ni moins, que compromission. ». Après ce discours, le président de l’assemblée nationale a déclaré ouvert les travaux de la 1ère session ordinaire de l’Assemblée nationale du Mali, pour l’année 2009-2010.