Dissolution du CNRDRE : A quoi joue le gouvernement ?

Sur les antennes de la télévision nationale, Hamadoun Touré, l'actuel ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, a annoncé…

Sur les antennes de la télévision nationale, Hamadoun Touré, l’actuel ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, a annoncé vendredi 8 juin 2012, la création d’ une nouvelle structure qui devrait absorber le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE), à  défaut de le dissoudre complètement, comme l’ont exigé l’Union Africaine, l’ONU et la CEDEAO. Du reste, si la médiation a pour le moment réduit ses contacts avec l’ex junte, elle entend désormais s’atteler à  la résolution de la crise au Nord. Une délégation du MNLA, conduite, par Ibrahim Ag Assaleh, a été reçue ce week-end à  Ouagadougou par le médiateur Blaise Compaoré, en vue de négociations futures… Rapide dissolution ? La dissolution du CNRDRE ne serait donc qu’une formalité ? Pas si sur, à  entendre Hamadoun Touré, qui évoque une entité nouvelle. Si le nom en est pour le moment tenu secret, le projet de loi « sera examiné au prochain conseil des ministres extraordinaire et déposé devant le bureau de l’ Assemblée nationale pour examen et adoption », d’après le ministre. Objectif de cette structure nouvelle, la formation, le conseil, autrement dit, une mission consultative qui pourrait « aider » le gouvernement de transition à  « réussir » sa mission. «Â C’’est tout simplement ridicule, le CNRDRE devait être dissous depuis longtemps. On voit mal des militaires qui n’ont aucune expérience du pouvoir, épauler le gouvernement », estime un éditorialiste malien. «Â s’ils sont incapables d’aller au nord remplir leur mission première, celle de défendre leur pays face aux envahisseurs, ils n’ont pas à  faire de la politique », s’insurge Abou, un jeune étudiant. Pour certains , cette décision montre l’influence toujours présente de l’ex junte sur le gouvernement de transition : « Faire disparaitre définitivement le CNRDRE, signifie, l’inutilité d’un gouvernement qui est le fruit de l’Accord cadre entre la CEDEAO, et le CNRDRE », argue Abdramane Diarra enseignant. Harouna pense que « le Premier ministre Cheick Modibo Diarra travaille sous l’instruction du capitaine Amadou Haya Sanogo. s’il accepte que le CNRDRE disparaisse complément, C’’est comme se tirer une balle dans le pied ». Enfin de compte, la création d’une structure pour absorber le CNRDRE serait-elle une manière pour l’ex junte,de défier en deça, la communauté internationale ? « Après avoir accordé l’amnistie aux ex putschistes, on promet aux militaires, une entité pour ne pas les froisser. Le vrai homme fort reste le capitaine Sanogo et ses complices », lâche Mariétou, journaliste. Affaire à  suivre !