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Djénébou Danté : « Nous sommes des athlètes et faire des performances doit être notre priorité »

La championne se prépare pour affronter de nouveaux défis.

Avant de s’envoler vers la France retrouver son club de l’AC Paris Joinville, la championne nationale du 400 mètres, détentrice du record, a fait une halte au Journal du Mali pour évoquer quelques sujets brûlants de l’athlétisme.

Journal du Mali : L’IAAF (Association Internationale des Fédération d’Athlétisme) a adopté un nouveau cahier des charges pour 2018. Les qualifications pour les grandes compétitions ne se feront plus avec les minima, mais à travers un classement mondial. Comment jugez-vous cette révolution ?

Djénébou Danté : En tant qu’Africaine, je pense que cela sera un peu difficile. Parce que les pays africains qui n’ont pas les moyens de participer à beaucoup de compétitions, en dépit de leurs performances, seront défavorisés. Avec les minimas, lors d’une ou deux compétitions tu te donnes à fond. Si les pays n’ont pas les moyens de faire participer leurs athlètes à beaucoup de compétitions, il leur sera difficile d’obtenir des points pour se qualifier. Mais on fera avec, on fera de notre mieux.

Diriez-vous que s’entrainer en Europe ou à l’étranger est une nécessité pour réaliser des performances ?

Oui. En étant chez toi, tu peux t’entrainer dur, mais il est très difficile de se reposer, à cause du bruit et des petits soucis familiaux. Sans repos, pas de performance. Il y a aussi la question du suivi de l’alimentation. Cela coûte très cher ici. A l’extérieur, avec une bourse ou un autre appui, c’est mieux.

Vous avez remporté une médaille d’or lors des Jeux de la Francophonie à Abidjan (juillet). Pourtant ce n’était pas gagné au départ, le ministère n’ayant pas pris en charge votre billet Paris – Bamako. Vous avez tenu à venir à vos frais. Cela a-t-il été pour vous une motivation supplémentaire ?

C’était mon objectif et celui de la fédération d’avoir une médaille lors des Jeux de la Francophonie. Mon club a pris mon billet. Il me fallait revenir avec quelque chose comme récompense, et ça été la médaille d’or. Le ministère des sports a remboursé l’argent, donc l’histoire s’est bien terminée.

Comment faites-vous pour allier vie d’athlète et métier de policière ?

Cela n’a pas été difficile. J’étais athlète avant d’entrer dans la police, où on m’a toujours donné l’occasion de participer à des compétitions. J’ai toujours eu des permissions. Je suis en congé de formation actuellement, pour la deuxième fois. Sans cette aide, je n’en serai pas là aujourd’hui.

Il y a des problèmes qui minent la fédération malienne d’athlétisme. Peuvent-ils impacter les performances ?

Je pense que ce n’est pas un problème qui nous concerne. Un athlète reste un athlète, il n’est pas là pour désigner un président. Nous n’en avons pas à nous en mêler. Nous sommes des athlètes et faire des performances doit être notre priorité.

Votre frère footballeur, Abdoul Karim Danté, a déclaré que vous aviez été la personne qui l’avait inspiré pour devenir sportif. Qu’est-ce que cela vous fait de le voir à ce niveau ?

C’est une grande fierté. Il a vu que je suis une battante, que je ne baisse les bras. En athlétisme, on ne gagne pas autant que dans le basket ou le football, mais il a vu que je suis toujours optimiste. Il m’a dit « je vais te dépasser ». Il a su relever le défi, mais je n’ai pas dit mon dernier mot.

Personnellement, quelles sont vos idoles ?

J’étais basketteuse avant et mon idole était Marion Jones, basketteuse et sprinteuse en même temps. Ensuite, quand j’ai commencé l’athlétisme, mon idole a été la française Marie Josée Perec. Je m’entraine d’ailleurs avec son coach, pour devenir comme elle. J’espère que nous allons y arriver.

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