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Djiguiba Keïta : « Toujours prêt pour la révolution ! »

Natif de la région de Ségou, Djiguiba Keà¯ta, 57 ans, est originaire du village de Kogoni dans le cercle de…

Natif de la région de Ségou, Djiguiba Keà¯ta, 57 ans, est originaire du village de Kogoni dans le cercle de Niono. En 1975, alors adolescent, il est fasciné par une phrase du discours du guinéen Sékou Touré en visite au Mali, et la répète à  l’envi à  ses camarades de lycée. PPR, « Prêt Pour la Révolution », devient alors son surnom. «J’ai bien failli être renvoyé à  cause de ce surnom car mes camarades l’avaient écrit sur tous les murs de l’école », se souvient Djiguiba Keà¯ta. Il passera ses études fondamentales dans le cercle du Macina, et obtiendra le DEF en 1976, avant d’être orienté vers le lycée de Badalabougou à  Bamako. Syndicalisme et contestation En 1979, après son bac, Djiguiba Keà¯ta étudie la philosophie et les langues, et rêve de poursuivre ses études en Union soviétique, à  une époque o๠de nombreux Maliens partaient y étudier. Il passe alors le concours d’entrée à  l’à‰cole normale supérieure (ENSUP) et se classe parmi les meilleurs pour une bourse d’études. Mais en plein régime dictatorial de Moussa Traoré, la dissolution de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (UNEM), o๠il fit la connaissance d’un certain Tiébilé Dramé, le poussa avec quelques militants à  vouloir reconstituer le syndicat. Cela lui valut d’être exclu de l’ENSUP. Fin 1983, le jeune étudiant dû s’exiler en Guinée, au Sénégal, puis au Burkina Faso, en tant que réfugié politique. Un an plus tard, PPR s’inscrit en sciences politiques à  l’Université de Ouagadougou et obtient une maà®trise avant de s’envoler pour la France en 1988. Du CNID au Parena De retour au bercail quelques mois après la révolution démocratique, en juillet 1991, PPR enseigne à  l’université de Bamako. Mais estimant qu’il vaut mieux vivre une révolution que d’écrire à  son sujet, il co-fonde le Congrès national d’initiative démocratique (CNID) avec Mountaga Tall et d’autres leaders estudiantins. Pourtant, C’’est au sein du Parti pour la renaissance nationale (PARENA) crée en 1995 après une scission, qu’il fera carrière. Le 26 décembre 2009, Djiguiba est élu secrétaire général, à  la faveur du 3ème congrès, tandis que Tiébilé est réélu président de la formation. En 2011, le président Amadou Toumani Touré (ATT), qui souhaite constituer un gouvernement de large ouverture, le nomme ministre de la Jeunesse et des Sports. Une année plus tard, il sera balayé par le coup d’à‰tat, sans laisser son empreinte dans ce département. Malgré tout, il est l’un des rares à  avoir échappé aux arrestations de la junte. Reconnu pour son franc-parler, PPR n’a pourtant conquis aucun mandat électoral, et l’ancrage de son parti reste limité. Il n’en demeure pas moins très critique envers le régime actuel, « car en tant que membre de l’opposition, notre devoir est de dénoncer. Ce que nous faisons très bien d’ailleurs », affirme le bouillant secrétaire général, qui multiplie les communiqués et mémorandums sur les différents scandales financiers secouant le régime du président Ibrahim Boubacar Keà¯ta, qu’il a toujours appelé son « grand frère ». Déterminé à  apporter sa pierre à  la construction d’un Mali prospère, le numéro 2 du Parena, marié et père de deux enfants, se consacre pleinement à  sa fonction au sein du parti. Mais croit-il toujours en la révolution ?