Djihad au Mali : Ils sont toujours là !

Des attaques contre les installations de la Minusma à  Kidal ou Gao à  l'attentat de La Terrasse à  Bamako, la…

Des attaques contre les installations de la Minusma à  Kidal ou Gao à  l’attentat de La Terrasse à  Bamako, la marque des islamistes est bel et bien de retour au Mali. Pour s’en convaincre, il suffit d’analyser les récents évènements sur le plan sécuritaire. 15 actes terroristes en un an Le samedi 28 Mars, une information fait le tour des médias. Des combats ont opposés des hommes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) à  des membres du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO). Ces affrontements ont duré plusieurs heures et se sont déroulés à  Inazol, localité située au sud-ouest de Ménaka, selon une source de la CMA qui « déplore la mort de cinq combattants » dans ses rangs et affirme que « le MUJAO a subi une lourde perte » sans donner plus de précision. Pour rappel, la CMA regroupe le MNLA, le HCUA, le MAA, et occupe certaines zones au nord du Mali, comme Kidal. Elle n’a pas encore paraphé le projet d’accord de paix proposé par la médiation algérienne le 25 février dernier. Est-ce cette situation de ni paix ni guerre qui favorise le retour des djihadistes ? Tout porte à  le croire, même si, selon les populations et des sources sécuritaires, les membres de ces groupes n’avaient jamais vraiment quitté le nord du Mali. Depuis quelques mois, les revendications d’actes terroristes se suivent et se ressemblent. Elles émanent des engeances tels que AQMI, MUJAO, Al Mourabitoune ou encore Boko Haram… En moins d’une année, entre juin 2014 et aujourd’hui, pas moins d’une quinzaine d’actions terroristes ont été dirigées contre les forces françaises, les casques bleus de l’ONU et les forces maliennes Et récemment, la décapitation en plein marché d’un collaborateur local des troupes françaises dans une localité de la région de Tombouctou, tout comme l’attaque du camion du CICR près de la frontière nigérienne… autant d’actes qui font craindre à  Bamako une dégradation de la situation sécuritaire dans cette partie du pays, voire au-delà . Rébellion et djihadistes se coalisent à  Kidal Le ministre malien de la Justice Mahamadou Diarra l’a bien souligné, lors d’une récente visite en Europe. «Entre les bombes artisanales, les attaques de convois, les attentats sur les marchés et dans les localités, il y a comme un embrasement qui ne dit pas son nom», prévient le ministre pour qui C’’est l’illustration du travail qui reste à  faire pour ramener la paix et la stabilité dans la région. Et de montrer à  nouveau du doigt le MNLA et ses alliés, dont le refus de parapher l’accord d’Alger bloque le processus de normalisation. « Le MNLA, qui se prétendait être un mouvement laà¯que combattant pour l’indépendance, cautionne aujourd’hui la mise en place d’une police islamique qui ampute, exécute et oblige les femmes à  se voiler. Officiellement, Kidal se trouve sous le contrôle de la rébellion MNLA, mais en réalité C’’est Ansar Eddine, le mouvement djihadiste antilaà¯que, qui dirige tout», affirme Mahamadou Diarra. «On a empêché l’armée malienne d’entrer à  Kidal quand il y a eu la libération. Je pense que cette action est à  la base de la poursuite de la rébellion et du retour des mouvements djihadistes et des narcotrafiquants au Mali», déplore Mahamadou Diarra, cité par le journal suisse La Tribune de Genève. «Aujourd’hui, ces groupes disposent d’un armement ultramoderne et sophistiqué dont n’est pas dotée notre armée. Tout cela contribue à  alimenter un banditisme rampant qui prospère grâce au business des prises d’otages et des rançons», ajoute-t-il. Pour faire face à  la menace plus que présente, le Mali a encore besoin de soutien de ses partenaires. «De plus en plus, rébellion et djihadistes se confondent et le niveau de violence est décuplé chaque mois», explique Mahamadou Diarra. «Maintenant, il va falloir déconstruire les idées qu’ont propagées les islamistes», affirme-t-il.