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Dlamini-Zuma, patron de l’UA

Il a voulu y croire jusqu'au bout mais a bien dû se ranger au verdict des urnes. Jean Ping n'aura…

Il a voulu y croire jusqu’au bout mais a bien dû se ranger au verdict des urnes. Jean Ping n’aura fait qu’un seul mandat à  la tête de l’UA, contrairement à  son prédécesseur, le Malien Alpha Omar Konaré. Trois tours et puis s’en va… Il aura en effet fallu y retourner à  quatre fois pour arriver à  départager les deux adversaires. La ministre sud-africaine de l’Intérieur, ancienne ministre des Affaires étrangères et ex épouse du chef de l’Etat Jacob Zuma, a finalement pris le dessus avec 37 voix soit trois de plus que la majorité requise. Déjà  en janvier dernier, les chefs d’Etat n’étaient pas parvenus à  désigner le président de la commission. Cette situation avait créé une certaine tension au sein de l’institution, notamment entre pays francophones et anglophones. Le mandat de Jean Ping avait alors été prorogé pour six mois, le temps de se mettre d’accord. Lors de l’élection ce dimanche, l’ex-épouse du Président sud-africain Jacob Zuma était arrivée en tête aux trois premiers tours de scrutin sans toutefois réunir la majorité requise de deux-tiers des voix. Puis au quatrième tour, elle s’est retrouvée seule en lice, et a alors réussi à  réunir 37 voix, soit trois de plus que la majorité des deux-tiers des délégations, qui était de 34 voix. « Iron lady » Avec Nkosazana Dlamini-Zuma, C’’est l’Afrique anglophone qui prend pour la première fois la tête de l’organisation continentale. Même si la principale concernée refusait, avant son élection, d’être considérée comme la candidate des anglophones. « On applique des programmes convenus par tous, donc on ne consulte par les anglophones et les francophones. On prend ce qui est décidé collectivement et on l’applique sans crainte et sans faveur. Je ne suis pas anglophone, je suis zouloue », avait-t-elle exposé vendredi dernier. Dlamini-Zuma est l’une des femmes les pus puissantes de son pays voire du continent. Après dix ans aux Affaires étrangères de 1999 à  2009, elle est depuis cette date ministre de l’intérieur. Diplomate chevronnée, femme de caractère, cette zoulou née le 27 janvier 1949 aura eu un parcours particulier. Cadre de l’ANC, le parti de Nelson Mandela, elle a d’abord commencé en 1971 des études de botaniste et de zoologie avant de virer vers la médecine qu’elle étudie à  l’Université du Natal. Contrainte à  l’exil à  cause de ses activités au sein de l’ANC, elle se rend en Grande Bretagne o๠elle termine ses études à  l’Université de Bristol. Puis revient en Afrique, au Swaziland o๠elle rencontre, à  l’hôtital Mababane, son futur époux, Jacob Zuma de qui elle est aujourd’hui divorcée. Ses qualités de rigueur et sa capacité à  rallier les opinions divergentes comme en RDC o๠elle fut artisane des accords de paix, suscitent beaucoup d’espoir au sein de l’UA. Loin de la bureaucratie dans laquelle s’est perdue l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma entend relever le défi d’une Afrique unie et compétitive. Pour l’y aider, elle aura derrière elle la première puissance du continent, son pays, l’Afrique du sud.