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Dors en paix professeur !

Pour le Pr. Abdoulaye Traoré dit «Â Diop » (compagnon de lutte de l'homme à  l'ADEMA) «Â le Mali a perdu un grand…

Pour le Pr. Abdoulaye Traoré dit «Â Diop » (compagnon de lutte de l’homme à  l’ADEMA) «Â le Mali a perdu un grand homme ». Pour son collègue Mamadou Bani Traoré (conseiller technique au ministère de la culture) «Â C’’est un baobab qui s’est éteint ». Dans beaucoup d’autres milieux, scolaires, universitaires, culturels, on estime qu’il constituait une référence pour la jeune génération. l’annonce de la mort de l’ancien ministre de la culture d’Alpha Oumar Konaré, un mercredi 27 juillet en Tunisie, a provoqué une vive consternation dans tout le pays. Et la tristesse des témoignages revêt véritablement la valeur de l’homme. Membre fondateur de l’ADEMA-PASJ, puis responsable de l’Union pour la République et la démocratie, URD, ses camarades politiques reconnaissent en lui loyauté et fidélité aux idéaux du parti. Mieux, son passage à  la tête du département de la culture, 2000-2002, sous Alpha Oumar Konaré, aura contribué à  donner un coup de fouet à  l’essor culturel de notre pays à  travers la mise en œuvre d’initiatives visant la protection et la valorisation des activités et expressions culturelles. Anthropologue de formation, Pascal Baba Coulibaly aura été l’initiateur et l’institutionnalisation d’un festival international regroupant tous les chasseurs de l’Afrique de l’ouest. Les professionnels des arts et de la culture retiendront qu’il s’agit d’une des initiatives les plus salutaires de la promotion du chasseur dans notre pays et en Afrique, et de sa prise en compte dans la dimension développement. Cet événement majeur, initié par ce grand homme de culture, cristallise une attention et des attentes fortes variées à  différents échelons de la société malienne. Il crée à  la fois le support d’un dialogue intégrateur entre les chasseurs, les institutions et la population, mais aussi celui d’un échange pour les chasseurs de toute la sous-région. Un chercheur est celui qui partage Toute une vie durant, l’homme de culture s’est consacré à  la recherche et au partage du savoir. Né à  N’tiola (dans la région de Ségou) en 1951, Pascal Baba Coulibaly est auteur de plusieurs ouvrages de référence parmi lesquels : «Â La Gwandusu », une forme de sculpture chez les Bamanan du Mali, paru aux éditions «Â Jamana ». En 1995, il publie «Â Rites et sociétés » à  travers «Â Le Bafili ». Son roman «Â Les angoisses d’un monde », réédité en 1998 aux éditions «Â Jamana », qui se veut la démystification nécessaire d’un passé trop aisément sacralisé, vient à  son heure dresser contre une gérontocratie cruelle la volonté des générations nouvelles de cheminer dans le progrès. Lorsqu’il publie «Â Le Mali d’Alpha Oumar Konaré, Ombres et lumières d’une démocratie en gestation » paru en 2004 aux éditions «Â l’Harmattan », les lecteurs conviendront que l’homme est d’une plume remarquable, et dont le savoir profite fortement à  la jeune génération. «Â Le Mali est brusquement apparu en mars 1991, au détour d’une révolution populaire qui a eu raison du régime du Président Moussa Traoré. Le 8 juin 1992, Alpha Oumar Konaré est investi premier président de la IIIème République. Commence une longue odyssée de 10 ans, o๠on lit dans le sillage de son expérience le difficile accouchement de la démocratie africaine, dans un environnement dominé par la pauvreté, l’analphabétisme, les contraintes de l’économie mondiale. Dans cette atmosphère de profondes transformations, la tâche ne sera pas facile pour Konaré qui, pourtant, le 18 juin 2002 se retire après 10 ans de pouvoir », expliquait Pascal baba Coulibaly dans cet important ouvrage. Par ailleurs, jusqu’à  sa mort, on retiendra que Pascal Baba Coulibaly était précédemment, Président du Conseil d’administration de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ). En cette date anniversaire, on le pleure une fois de plus. Dors en paix Professeur.