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Dossier « Transports et Logistique »

Fret routier : des tracasseries qui nuisent à  la compétitivité Les tracasseries liées au fret routier constituent un véritable frein…

Fret routier : des tracasseries qui nuisent à  la compétitivité Les tracasseries liées au fret routier constituent un véritable frein au développement des échanges entre les pays de la sous-région. Malgré une volonté politique affichée, les nombreux postes de contrôle et les barrières non tarifaires érigés sur les routes entravent la libre circulation des personnes et des biens. Le Mali comme le Burkina Faso et le Sénégal restent les mauvais élèves de l’Afrique de l’Ouest, selon le rapport de l’Observatoire des pratiques anormales (OPA). à€ titre d’exemple, à  Heremakono, localité à  la frontière entre le Mali et Burkina Faso, les transporteurs paient 13 000 francs CFA de prélèvement illicite par camion et par voyage, indique le même rapport. Un transitaire nous confie que les agents burkinabè sont exigeants, mais moins corruptibles que leurs homologues maliens ou sénégalais, qui peuvent bloquer un camion en règle pendant des jours, afin de recevoir leur « part ». Une situation pour le moins décriée par les usagers, commerçants comme particuliers, qui déplorent ces interventions intempestives ayant pour seul résultat de réduire la compétitivité des pays concernés. Modibo Fofana Taxes douanières : entre ouverture et protectionnisme La mise en œuvre du Tarif extérieur commun (TEC) a unifié, simplifié et réduit les tarifs douaniers dans la sous-région. Le TEC consiste à  appliquer les mêmes droits et taxes aux marchandises entrant dans la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), indépendamment de leurs points d’entrée et de leur destination. En vigueur au sein des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) depuis le 1er janvier 2000, le TEC a été étendu à  l’espace CEDEAO à  partir de janvier 2015. Dans le cadre de son application, les taxes douanières sont scindées en 5 catégories, dénommées « bandes ». Selon la catégorie de produits importés, les droits de douane sont de 0%, 5%, 10%, 20% et 35%. La 5ème bande est destinée à  protéger les produits sensibles, en particulier les produits agricoles locaux. Les crêtes tarifaires touchent le sucre, produit sujet également à  une Taxe conjoncturelle à  l’importation (TCI), une mesure expliquée par les pouvoirs publics pour permettre de privilégier la consommation de la production intérieure. Le Mali a également mis en place des préférences tarifaires à  l’encontre des produits du cru et de l’artisanat traditionnel d’origine UEMOA et de la CEDEAO, ainsi que certains produits industriels fabriqués par des entreprises agréées par l’UEMOA et la CEDEAO. Célia D’Almeida Transitaire, comment ça marche ? Selon le code des douanes en vigueur au Mali depuis 2000, seuls les commissionnaires agréés en douane, encore appelés transitaires, peuvent effectuer des opérations de dédouanement de marchandises. l’exercice de cette activité est lié à  l’obtention d’un agrément du ministère de l’à‰conomie et des Finances, en charge des douanes au Mali. Tout commissionnaire agréé en douane peut établir des déclarations auprès du Guichet unique de la Douane. La Déclaration en détail unique (DDU) doit être accompagnée d’une intention d’importation et d’une attestation de vérification, mais aussi d’une facture d’achat, d’une déclaration des éléments de valeur, d’un certificat d’origine si nécessaire et d’autres documents usuels (assurance, qualité, identification fiscale de l’importateur) au titre des opérations de dédouanement. Une majorité des transitaires maliens se sont spécialisés dans le dédouanement de véhicules importés d’Europe ou des à‰tats-Unis. Selon Jean Marie Diarra, de Consignation Intervention Transit et Transport (CITT), les difficultés auxquelles sont confrontés les transitaires maliens ne sont pas liées à  la réglementation mais à  d’autres considérations telles que l’état de dégradation avancé des routes. « Nos camions tombent souvent en panne, ce qui nous empêche de respecter le délai de dédouanement », déplore-t-il. Malgré ces difficultés, certains transitaires s’en sortent bien avec plus de 600 conteneurs opérés par mois. D’autres ont même, à  l’exemple de Basseydou Sylla, l’un des leaders du transit au Mali, leur propre flotte qui leur permet d’assurer également la chaà®ne logistique. Modibo Fofana Emploi et formation : les métiers de la logistique La gestion du transport et de la logistique fait partie des filières proposées par plusieurs universités et instituts privés, mais aussi public au sein de l’Institut universitaire de gestion (IUG) de l’Université de Bamako. Cette formation est proposée au Mali depuis à  peine une dizaine d’années et a pour objectif de pourvoir le marché en techniciens capables de gérer les flux matériel et informationnel de l’entreprise, d’occuper des responsabilités dans les services des sociétés de transport ou dans les services logistiques de toutes sortes d’entreprises. Les fonctions qu’ils sont amenés à  assurer correspondent majoritairement à  des activités d’exploitation et de gestion (véhicules, stocks de marchandises, emplacements en entrepôts), ou administratives et parfois technico-commerciales, comme l’explique le site internet de l’Institut africain de management (IAM). Au fil des carrières, les emplois peuvent s’orienter vers les secteurs de l’industrie et de la distribution. Pour la plupart, les cadres formés sont embauchés par les agences de voyages, les sociétés de transport routier, aérien et terrestre. « Mais aussi, par l’armée et la douane », assure Mamadou Kéà¯ta, directeur général d’Ecosup, l’un des établissements privés qui proposent cette formation. Célia d’Almeida