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Drame sur la Caravane de la biennale : la mort n’a pas d’âge !

Quelques secondes seulement pour que tout bascule ! Cela s'est passé ce samedi aux environs de 13h, lorsque le bus…

Quelques secondes seulement pour que tout bascule ! Cela s’est passé ce samedi aux environs de 13h, lorsque le bus qui transportait les caravaniers de la Mascotte de la Biennale Artistique et Culturelle de Sikasso, est entré en collision avec une Benne de transport routier, surgi d’on ne sait oà¹, sur cette RN7, à  quelques kilomètres de Koumantou, l’étape suivant Bougouni. Nous avions quitté Bamako à  7h30, pour prendre part à  la Caravane de la mascotte, chapeautée par le ministère de la culture. Dans ce bus, l’euphorie était là , J’étais là , avec mes collègues journalistes et quelques artistes et Tiémoko Ouattara, ce jeune apprenti chauffeur, assis à  l’avant et qui servait du thé aux autres avec beaucoup de plaisir. Puis, il a juste fallu quelques secondes pour que les choses basculent. Un bruit violent, un amas de vitres cassé, un nuage de poussière envahissant l’intérieur de l’autocar, les passagers risquant l’asphyxie et des blessés avec du sang sur leurs vêtements. Quelques secondes seulement pour que tout bascule ! On songe d’abord à  comprendre ce qui s’est passé, à  encaisser le choc, violent face à  cette benne, qui bloque les deux entrées du bus. Puis, les vitres sont brisées, un à  un, nous sautons de là , hagards, hallucinés, remerciant le ciel d’être vivants. Les témoins eux sont là , les ambulances arriveront ensuite, la sécurité civile et routière débarque, sans grand matériel, ni kit de secours pour éponger les blessures mineures, une ambulance du dispensaire de Koumantou se gare. Un homme est pris dans la ferraille. Il faut le dégager. Pauvre homme! Victime de l’insécurité routière qui caractérise nos routes maliennes, du manque de signalisation, sur ce bitume graveleux, dégradé, à  peine rénové et étroit, o๠bus de transport, camions surchargés, bennes et 4X4, se croisent et se doublent quotidiennement. Pas de risque zéro Il faut pourtant limiter les dégâts en constatant le laxisme des autorités à  sécuriser et à  refaire ces routes impraticables parfois, ou alors praticables avec tous les dangers que cela implique. Que faisait cette benne en plein milieu de la route ? Pourquoi n’avons-nous pas pu éviter le choc malgré les manœuvres du chauffeur, chacun s’interroge ? La mort n’a pas d’âge Ho hiss, on bataille, on dégage la tôle déformée et enfin, on libère ce pauvre apprenti, courageux dans la douleur, digne dans la souffrance. Il ne survivra que quelques heures, entre Koumantou et Bougouni o๠on le transportait, sans doute victime d’une hémorragie interne ! Et une victime de plus des routes Africaines. Beaucoup a été fait, diront certains, les autorités travaillent dessus, mais en matière de sécurité routière, en fait-on jamais assez ? Que ce soit en matière de formation des chauffeurs, des transporteurs routiers ou de signalisation des voies, des mesures de protection civile ? Comment orchestrer une telle caravane, sans prendre des précautions rigoureuses et avertir le danger mortel qui menace à  chaque virage ? La mort n’a pas d’âge et elle rôde là  o๠l’insouciance et le manque de sérieux règnent. Si nous sommes fatalistes en Afrique, imputant presque tout à  Dieu ou au destin, nous pourrions éviter le pire, réduire le risque et faire de la prudence, une arme. Le Coran le prescrit. l’homme a sa part dans le cours des choses. Ceux qui nous dirigent, ont leur part de responsabilité. Le patron de la compagnie de bus, les autorités, les civils qui ne respectent le code de la route, tous ceux qui d’une manière ou d’une autre, font leur travail avec négligence et s’en remettent volontiers au ciel comme si ce dernier était toujours serein. C’’est donc la négligence qui tue ! Paix à  ton âme généreuse, Bouba, ceux qui ont bu ton thé, n’oublieront jamais sa saveur délicateÂ