DSK, l’Afrique et le FMI… Qui pour lui succéder ?

Alors que Dominique Strauss Kahn, qui souhaite consacrer toute son énergie à  prouver son innocence, vient de remettre sa démission,…

Alors que Dominique Strauss Kahn, qui souhaite consacrer toute son énergie à  prouver son innocence, vient de remettre sa démission, la succession au poste de Directeur Général du FMI passionne les médias et le plus grands experts de la planète. Un européen ? Christine Lagarde, l’actuelle ministre de l’économie française et préférée de Sarkozy ? Le gouverneur de la Banque centrale du Mexique ? Ou un candidat issu du «Â Tiers Monde »? Désormais, les Africains veulent prendre part au débat. Ce sont d’abord les Sud-Africains, qui ont appelé à  ouvrir la succession au continent, en donnant le nom de l’ancien ministre des Finances, Trevor Manuel. Reste que la direction du Fonds étant traditionnellement attribuée à  un Européen, cette requête ne risque pas d’être entendue. Par ailleurs, certains pays comme le Congo Brazaville, par la voie des médias, ont appelé à  une meilleure gouvernance des institutions financières internationales vis à  vis de l’Afrique, au-delà  des conséquences de l’affaire DSK. Repenser le rôle du FMI en Afrique Quel est le rôle exact du FMI en l’Afrique ? Il faut savoir que ces institutions financières, Banque Mondiale, et FMI, ont été crées au lendemain de la seconde guerre mondiale, par les accords de Bretton Woods, pour impulser les économies européennes dévastées par la seconde guerre mondiale, aujourd’hui, elles sont davantage tournées vers l’Afrique, qui a longtemps subi l’effet de ses politiques, dites «Â d’ajustement struturel » dans les années 80 et 90. Des prêts assortis de conditions drastiques et qui au lieu de résorber les crises économiques, ont pernicieusement alourdi la dette des états. C’’est pourquoi le FMI a souvent été vu comme une institution qui «Â étranglait » le développement de l’Afrique, en accroissant sa dépendance économique et financière. «Â l’aide fatale », le livre de la Mozambicaine, Dambisa Moyo, fait cas de cette politique. Et sous la présidence de DSK, le débat est souvent revenu à  la table. Du temps, o๠il était encore patron du FMI, DSK l’avait reconnu : «Â « Le FMI est régulièrement accusé de brutalement imposer ses politiques alors que dans la plupart des pays d’Afrique, les taux de croissance ont été bons, autour de 5%, notamment parce que ces politiques ont été appliquées ». Mais les progrès économiques enregistrés par le continent ont souvent été minés par la hausse des denrées de première nécessité,du prix du pétrole et l’impact de la crise financière mondiale. DSK avait plaidé pour un changement d’image, sur l’institution financière afin de redorer son blason, à  l’occasion d’une conférence en Tanzanie en 2009 sur l’impact de la crise financière en Afrique. Aujourd’hui, face à  la prépondérance des économies asiatique, indienne ou sud-américaine, la chute du dollar et de l’euro, les politiques du FMI paraissent désormais obsolètes et doivent être réformées pour pallier aux effets durables des crises économiques mondiales sur l‘Afrique, estime un expert. D’o๠l’appel pressant des états du Sud à  envisager un candidat issu de ce même Sud ? Mais les européens l’entendront-ils de cette oreille ? Le candidat qui succédera à  DSK va t-il poursuivre la logique engagée par son prédécesseur ou va t-il donner voie aux exigences du Nord dans une institution que l’on dit contrôlée par l’Amérique ? Hélas, DSK, qu’on disait l’ami des Africains, n’a plus voie au chapitre désormais.