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Durban, échec et mat pour l’Afrique ?

Les derniers jours de la COP sont les plus passionnants du point de vue des négotiateurs, car tout se décide…

Les derniers jours de la COP sont les plus passionnants du point de vue des négotiateurs, car tout se décide après les allocutions des chefs d’états et de gouvernements pendant près de 48h. Que peut tirer l’Afrique de cette COP 2011 ? Au Pavillon Afrique, le tapis rouge a été déroulé pour le président sud-africain Jacob Zuma, après Donald Kaberuka, Directeur général de la BAD, qui a financé le pavillon o๠une forêt a été entièrement reconstituée. Tiémoko Sangaré, le ministre de l’environnement du Mali, qui est arrivé dimanche soir à  Durban, a expriméà  la délégation malienne les enjeux de cette COP pour le Mali et l’Afrique. Echanges de salutations, le ton est à  l’optimisme pour le président en exercice de la Conférence ministres Africains de l’environnement,(CMAE); Le Mali dans cette affaire a uu vrai rôle à  jouer tant du point de vue du leadership africain, que sur le plan national o๠des financements sont attendus pour la lutte contre les changements climatiques : « Nous sommes déterminés à  nous battre jusqu’au bout et les négotiateurs doivent être flexibles pour la réussite des objectifs. Deuxième période d’engagement pour le protocole de Kyoto, l’accès des pays africains au Fonds Climat, le type de gouvernance à  adapter sur ce fonds. Mais la question subsidiaire reste le décaissement, l’engagement des pays européens à  financer le changement climatique en Afrique. Optimisme ou pessimisme ? Les deux sentiments prévalent au sein des négotiateurs maliens, mais le ministre Sangaré prône l’optimisme, quant d’autres restent inquiets quant à  l’issue des négotiations. A Cancun, il y a eu des acquis, ceux liés à  l’adaptation, à  l’atténuation, la mise en place du cadre de l’adaptation. Des acquis qui intègrent les questions de renforcement des capacités, l’évaluation de ce cadre.  » Mais de plus en plus, les négotiateurs africains prennent conscience du rôle qui est le leur, celui d’agir, pour garantir les intérêts de l’Afrique, et peser dans les négotiations », ajoute le ministre. Quant à  l’issue de Durban, elle reste une question pendante. La COP 17 est la COP de l’Afrique, aime à  répéter les uns et les autres, d’autres estiment qu’une fois de plus, ce ne sera pas le rendez-vous de l’Afrique. Tiémoko Sangaré tempère :  » S’il est possible qu’il y ait des résultats, ce sera à  partir de l’Afique ! Mais ici, nous sommes aussi en quête de ce que nous pouvons obtenir pour le Mali ». En ce sens, l’Allemagne a donné 10 millions d’euros, un don portant essentiellement sur les mécanismes d’adaptation et d’atténuation aux effets du changement climatique. Pour Norbert Roetgen, ministre allemand de l’environnement, le Mali mérite cette aide, pusiqu’il est l’un des pays appelés à  devenir un modèle en matière d’adaptation climatique. Un clin d’oeil par ailleurs aux politiques, stratégies et plans d’actions engagés par notre pays pour pallier à  la menace climatique. Le fonds Climat constitue lui une autre étape dans la consolidation des acquis maliens en matière d’environnement, et dans l’acquisistion d’opportunités réelles pour les programmes climatiques basés sur le développement durable. Les transferts de technologies constituent un autre volet des négotiations. De même que le Fast Start Programme de 30 milliards de dollars pour l’adaptation. Alors, à  défaut d’une seconde période pour Kyoto, puisque beaucoup de pays développés semblent résolus à  vouloir abandonner ce protocole, les états africains réunissent aujourd’hui leur voix pour réclamer la validation des promesses de compensation financière. La grande messe de l’environnement est aussi le lieu des lobbies, puissants, qui veulent influencer les négotiations. « Les américains ont eux plus de 200 négotiateurs qui se relaient, et nous on en a 2 ou 3, lance un participant africain blasé, et il suffit d’une minute d’inattention de notre part pour nous faire avoir ».  » Alors Durban, échec ou mat pour l’Afrique ? Réponse dans 72h.