Ebola: premiers essais prometteurs d’un vaccin chez l’homme

Des résultats «prometteur», selon le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID). Les…

Des résultats «prometteur», selon le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID). Les résultats d’un premier test sur l’humain d’un vaccin contre le virus Ebola ont été publiés mercredi soir dans le New England Journal of Medicine. Cet essai de phase I semble montrer que le vaccin semble sûr, et capable d’aider le système immunitaire à  combattre le virus. Le vaccin cAd3-EBO, développé par GlaxoSmithKline (GSK) a été administré à  20 volontaires sains aux à‰tats-Unis ; la moitié a reçu une faible dose du vaccin, les autres une dose plus importante. Premier résultat important, et objectif premier de cet essai de phase I, aucun effet indésirable grave n’a été relevé. Seuls deux des volontaires ayant reçu la dose la plus importante ont présenté une fièvre au lendemain de l’injection, qui est ensuite retombée. Second résultat présenté par les chercheurs des Instituts nationaux de la santé (NIH), le vaccin a permis à  l’ensemble des volontaires de produire des anticorps contre la maladie à  virus Ebola, en plus grande quantité chez ceux ayant reçu la dose importante. Des protéines greffées sur un virus de singe Le vaccin est fabriqué à  partir d’un adénovirus de rhume qui n’affecte que le singe. Deux gènes, responsables de la réplication du virus, ont été ôtés pour empêcher celui-ci de se multiplier chez les humains recevant le vaccin. Su ce virus génétiquement modifié, ont été «greffées» des protéines qui se trouvent à  la surface des virus Ebola de souche Zaà¯re (celle en cause dans l’actuelle épidémie) et Soudan. «Ces glycoprotéines sont responsables de la pénétration du virus Ebola dans les cellules, donc de sa multiplication», précisait le Pr Blaise Genton, chef du service des maladies infectieuses au CHUV de Lausanne, fin octobre, en présentant l’essai qu’il mène sur une version monovalente (ne concernant que les protéines d’Ebola Zaà¯re) du vaccin. Il s’agit donc, grâce à  ce vaccin, de permette au corps d’apprendre à  déposer un «chapeau» sur ces protéines en cas d’infection, pour empêcher le virus de pénétrer à  l’intérieur des cellules. Essais plus larges en Afrique Les études précliniques, menées chez le macaque, avaient déjà  montré une très bonne efficacité. La totalité des singes vaccinés, par le vaccin monovalent ou par le bivalent, ont survécu lorsque le virus leur a été inoculé. Les chercheurs ont donc de bons espoirs, mais seuls «les essais plus larges qui seront menés en Afrique de l’Ouest nous dirons si le vaccin marche et est réellement sûr», a tempéré Anthony Fauci interrogé par la BBC. Les personnes en contact avec les malades dans les centres de traitement (les soignants, mais aussi ceux qui nourrissent les malades, font le ménage, travaillent en laboratoire…) seront vaccinés en priorité. Les essais menés à  Lausanne et Oxford sur la version monovalente du vaccin devraient livrer leurs résultats d’ici la fin de 2014, et GSK a indiqué être en mesure, si les résultats se confirmaient, de fabriquer un million de doses avant la fin de l’année 2015. Ebola est un virus qui se transmet uniquement par contact étroit avec les fluides corporels d’un malade présentant des symptômes. Les experts estiment donc que vacciner la moitié de la population exposée pourrait permettre d’éteindre la flambée épidémique. Devant la gravité de la situation en Afrique de l’Ouest, la recherche d’un vaccin, qui d’ordinaire dure des années, a été accélérée à  la demande de l’Organisation mondiale de la santé. Mais un tel développement coûte cher, et les risques sont grands pour les industriels. Ne souhaitant pas assumer seuls de tels risques, ils ont demandé aux autorités des assurances, notamment pour le cas o๠des effets indésirables non prévus se déclaraient au sein des populations vaccinées.