« Echoués dans le désert »

Selon les Nations unies, plus de 270 000 personnes ont été déplacées au Mali, et environ 170 000 se sont…

Selon les Nations unies, plus de 270 000 personnes ont été déplacées au Mali, et environ 170 000 se sont réfugiés dans les pays voisins, principalement au Burkina Faso, au Niger et en Mauritanie à  cause du récent conflit que connaà®t le Mali, depuis janvier 2012. Le camp de réfugiés de Mbéra (Mauritanie) situé à  trente kilomètres de la frontière avec le Mali accueille près de 74.000 Maliens chassés par les combats, la haine ethnique, l’insécurité alimentaire et l’effondrement des services de base selon le rapport. Dans cette région isolée et aride o๠les températures atteignent 50 degrés à  l’ombre, les réfugiés et les populations locales n’ont pas un accès suffisant à  l’eau potable. Un réfugié ne reçoit que 11 litres d’eau par jour au lieu des 20 litres nécessaires. Or, l’eau est surtout essentielle pour que les jeunes enfants et les personnes âgées s’hydratent et pour prévenir les pathologies liées à  un manque d’hygiène. l’accès à  l’eau est également problématique pour les réfugiés ayant besoin d’abreuver leur bétail en Mauritanie. Au manque d’eau s’ajoutent la malnutrition, le manque d’abris, et les problèmes d’hygiène. Lors de la création d’une extension du camp pour accueillir les nouveaux réfugiés arrivés en janvier 2013, les équipes de MSF ont constaté qu’il n’y avait que quatre latrines pour 12.000 personnes. Or, les standards humanitaires préconisent une installation pour 20 personnes maximum. De plus, les réfugiés n’avaient pas reçu de kits d’hygiène comportant du savon et des jerricans durant cinq mois. Pour remédier à  cette situation, deux distributions de savons ont été assurées et des latrines supplémentaires sont en cours de construction afin d’améliorer l’assainissement dans le camp. MSF affirme avoir assuré depuis le début de l’intervention d’urgence, plus de 85 000 consultations, 200 accouchements et pris en charge près de 1000 enfants sévèrement malnutris. Dans son rapport, MSF insiste sur le fait que « les organisations d’aide doivent maintenir leur réponse aussi longtemps que nécessaire », leur défi étant de rehausser les « conditions de vie au niveau de standards humanitaires acceptables ». Car « en raison des fondements ethniques et politiques de cette crise, il est peu probable de voir prochainement les réfugiés retourner au Mali », souligne l’ONG.