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Écoles supérieures : entre enseignement et business

À l’issue des recommandations du Forum national sur l’éducation tenu en novembre 2008, le gouvernement a jugé nécessaire de revoir…

À l’issue des recommandations du Forum national sur l’éducation tenu en novembre 2008, le gouvernement a jugé nécessaire de revoir le système éducatif. Les écoles supérieures nationales ont diversifié les offres de formation afin de répondre aux exigences du marché de l’emploi, en constante évolution. Le secteur privé s’est également développé, avec la création de plusieurs dizaines d’écoles supérieures. Parmi elles, l’Université catholique d’Afrique de l’Ouest (UCAO) a ouvert ses portes dans la capitale en 2006, et pour Alexis Dembélé, doyen du département journalisme et communication et secrétaire général exécutif à Bamako, elle a été créée pour répondre à la demande du gouvernement d’offrir de nouvelles opportunités à la jeunesse. Avec plus de 500 étudiants inscrits entre 2015-2016, l’UCAO enregistre en moyenne une centaine d’inscriptions par an.

Coûts Dans les écoles privées, les programmes de licence et de master varient entre 500 000 et 1 000 000 francs CFA l’année, alors que celles qui sont en partenariat avec des facultés de renom d’Europe ou d’Afrique du Nord, facturent entre 2 et 3 millions de francs CFA. Tel est le cas de l’Institut africain de technologie et de management (ITMA), où plusieurs professeurs viennent de l’étranger pour enseigner. De là à faire de l’éducation supérieure privée un investissement purement lucratif ?

Nécessaire encadrement Oumar Touré, en charge de la coordination de l’ITMA, estime que même si le secteur peut être considéré comme un business, « c’est avant tout une profession sérieuse ». Un avis partagé par Francis Dillies, directeur de l’École supérieure de commerce (ESC) située à Kalabancoura, qui explique que c’est à l’État de prendre ses responsabilités pour réguler le secteur. « Un entrepreneur est à la quête du profit, c’est clair, mais ce secteur requiert de la responsabilité de la part de l’individu qui souhaite s’y investir », tranche-t-il. Face à la demande croissante, il conviendrait que l’État regarde de plus près dans les curricula dispensés aux étudiants, et dont certains commencent à montrer les mêmes lacunes que ceux du système public.