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Edito : Alger, quand l’histoire s’accélère…

Tous les groupes armés ne l'ont pas encore « paraphé » pour reprendre le terme qui fait force. l'accord de…

Tous les groupes armés ne l’ont pas encore « paraphé » pour reprendre le terme qui fait force. l’accord de paix définitif devra être signé quelques semaines plus tard à  Bamako. Rien n’indique cependant que ce sera facile. La veille, des manifestants, emmenés par le MNLA et alliés rejetaient la dernière version du texte remise par la médiation aux parties le 25 février, pour aboutir à  un consensus global. Sept long mois… Cela fait sept long mois qu’Alger abrite les négociations inter-maliennes inclusives de paix. Ouvrir un autre round à  cause de divergences sur le fond et sur la forme, la médiation emmenée par l’Algérie, ne le souhaite pas. C’’est pourquoi, ses représentants, ont allègrement signé le document en question, ce dimanche à  Alger. Quant aux hérauts de la coordination des mouvements de l’Azawad, ils sont mécontents. Ils n’ont pas paraphé le document, à  l’inverse de la plateforme et ne se laisseront pas forcer la main aussi aisément que le veut la logique du processus entier. Si le terme est « Azawad » est réduit à  sa plus simple expression, et non plus à  une réalité géographique voulue, il faudra pour les parties au conflit, admettre l’inviolabilité du principe d’unité nationale et d’intégrité territoriale du Mali. Aussi toute forme d’autonomie est exclue. C’’est là  que le bât blesse. Pour les mouvements de la coordination, leurs revendications ont été complètement écartées du processus de paix et de réconciliation. Pour Bamako, C’’est enfin l’aboutissement de longs efforts : « Je sais que certains protagonistes, certains mouvements armés hésitent encore à  s’engager pour des motifs que nous respectons mais que nous comprenons difficilement de la part de ceux qui ont à  C’œur de construire l’édifice de la paix, du développement juste équilibré, avec l’accompagnement de la communauté internationale à  laquelle nous exprimons et nos remerciements et notre reconnaissance », a déclaré Modibo Keita face à  la classe politique malienne. Une large place est pourtant donnée à  la décentralisation poussée, avec une dotation de 30% du budget national, aux régions, qui devront à  terme se hisser vers ce développement intégré. Autre bémol, la réintégration des rebelles dans l’armée, le cantonnement et le désarmement, des chantiers de longue date. Cela à  condition que toutes les parties signent. Il y a quelques jours, le nouvel Aménokal de Kidal affirmait ne pas rejeter ce Mali, si contraignant, voire inenvisageable, pour certains ressortissants du nord du Mali. Mohamed Ag Intalla, aura t-il assez d’influence sur ses pairs du HCUA ou du MNLA, que la France, par la voie de son ministre des affaires étrangères, presse de signer ce qui devra être l’Accord définitif de paix ? Mais rien n’est encore joué, surtout si l’histoire soudain s’accéléreraitÂ