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Edito : Le talon d’Achille…

C'’est un euphémisme de dire que l'éducation malienne va mal. Il y a un an, le scandale des fraudes aux…

C’’est un euphémisme de dire que l’éducation malienne va mal. Il y a un an, le scandale des fraudes aux examens est venu rappeler à  tous, l’urgence de l’action pour rebâtir un système gangréné par des décennies d’anarchie, de magouilles, de perversion et de corruption, dont la conséquence n’est autre que de laisser chaque année sur le carreau, des milliers de jeunes censés être l’avenir de la nation. Les examens qui se déroulent en ce moment, et jusqu’au 20 juin, sont donc un test pour le gouvernement, qui semble déterminé à  lutter contre la fraude. Cela est salutaire, mais les problèmes de fonds demeurent. Certes, le nombre de classe progresse, de même que le taux de scolarisation en général, et celui des filles en particulier. Mais dans le même temps, la qualité de l’enseignement s’est profondément dégradée, et la société malienne toute entière regarde sans réagir son école s’effondrer. Certes, la paix scolaire est un acquis. Mais aucune action d’envergure ne semble avoir été prise pour revaloriser le métier d’enseignant, améliorer les aptitudes du corps professoral, élever le niveau du fondamental au supérieur, et ré-inculquer aux élèves et étudiants la discipline et le goût de l’effort. Il y a pourtant urgence. Les difficultés traversées par notre pays ces dernières années sont en effet l’une des conséquences des défaillances du système éducatif. Il faut le dire, le faible niveau général ne permet pas l’analyse et la compréhension des grands enjeux du moment, nationaux comme internationaux, par la majorité de nos concitoyens. Le Mali est malade de son école, et si rien n’est fait, nous pourrons dire adieu à  nos rêves de grandeur et d’émergence économique et sociale.