Si cette farce a arraché un sourire amusé à  bon nombre de citoyens, elle a, dans la même proportion, scandalisé d’autres. « La nouvelle n’a pas produit l’effet d’annonce qu’elle aurait pu provoquer. l’idée d’une prolongation du mandat de l’actuel président de la République, voire d’un troisième mandat pour lui, avec les mêmes argumentaires sans cesse ressassées, n’est pas si nouvelle dans les oreilles des Maliens » commente notre confrère de l’hebdomadaire Le National. Pour certains observateurs, ces adorateurs du président ATT veulent le conduire sur un terrain dangereux. Et en faire la risée du monde comme C’’est le cas de Mahamadou Tadjan qui médite aujourd’hui son sort en prison à  Niamey. Le piège Des raisons tantôt farfelues, tantôt aberrantes, ont été régulièrement avancées pour convaincre l’opinion que si Amadou Toumani Touré s’en allait au terme de seulement deux mandats constitutionnels, le développement du Mali connaà®trait un brusque arrêt qui serait fatal au pays. Il a aussi été dit que la classe politique nationale est trop faible pour que la gestion du pays lui soit confiée, éparpillée qu’elle est en de multiples clans concurrents, incapables de s’entendre sur un minimum de programme de gouvernance. Et puis, en plus d’être la garantie absolue entre militaires et civils, ATT serait le Chavez malien qui, si son mandat était prolongé, ferait de notre pays la Suisse d’Afrique, l’Eldorado même. Rappelons une nouvelle fois l’exemple de Tandja qui était convaincu que son pays s’arrêterait de tourner si jamais il quittait le pouvoir. Comme autre prétexte évoqué pour maintenir le président de la Républiques au pouvoir, C’’est l’harmonisation des élections recommandée par la commission de Daba Diawara. Faire coà¯ncider les élections communales, législatives et présidentielles reviendrait à  repousser les présidentielles à  2014. Dernière raison, il s’agirait de parachever de très grands travaux pour le développement de notre grand Mali. Telles sont les motivations des « pro-ATT » sikassois et de Banconi pour solliciter le prolongement du président de la république. Mais les amis d’ATT ne sont-ils pas ainsi en train de lui poser un piège ? l’autre version concernant cette fameuse idée, C’’est qu’elle serait venue d’en haut (de Koulouba) pour sonder les mentalités des maliens par rapport au prolongement du deuxième mandat d’ATT. N’osant se confronter directement au peuple avec ses intentions, le président voudrait, en levant ce « lièvre » voir les réactions et prendre sa décision en fonction de l’opposition plus ou moins forte à  son projet de troisième mandat déguisé. Mais, comme beaucoup d’entre nous, notre confrère Adama Dramé s’interroge. « Est-ce à  dire que durant ce temps additionnel, le président n’engagera plus l’à‰tat dans d’autres programmes de développement ? Qu’il ne contractera pas de dettes au nom du Mali et du peuple malien ? Que sa mission se limitera à  superviser, comme un bon contremaà®tre, la bonne exécution des travaux en cours et uniquement ceux déjà  programmés, et que ces travaux s’achèveront obligatoirement en 2014». Conserver le pouvoir au prix de toutes les compromissions devient le leitmotiv de la petite Mafia installée sous la coupole de Koulouba. Affairistes spécialisés dans toutes sortes de trafics, dont la fabrication des visas pour les à‰tats Unis et la France, mais également la vente d’immeubles administratifs, ils n’ont aucun intérêt à  voir ATT quitté le palais. Ce dernier va-t-il se laisser embarquer ? Et profaner par là  même la mémoire de ceux qui sont tombs ppur qu’advienne la démocratie au Mali? l’avenir très proche nous le dira.