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Edito : Pour une presse plus responsable !

Insécurité, intégrité physique, précarité salariale, faible aide à  la presse, les maux de la presse n'en finissent pas. Bien loin…

Insécurité, intégrité physique, précarité salariale, faible aide à  la presse, les maux de la presse n’en finissent pas. Bien loin est le temps o๠cette même presse avait lutté pour la révolution démocratique et le pluralisme des médias en 1991. Mais inutile de ressasser le passé et tournons la page, pour plus ne rester sur nos acquis et avançons pour que cette presse soit plus pérenne : « Soyez de vrais entreprises de presse, structurez-vous, auto-régulez-vous », a lancé le Premier ministre Moussa Mara, lors du déjeuner qu’il a offert aux hommes de médias samedi 3 Mai. Ces conseils veulent dire beaucoup. Ont-ils été entendus ? Il manque au Mali, o๠en tout cas, il y’a très peu de grands groupes de presse à  capitaux privés et qui fonctionnent comme de vrais entreprises de médias, avec un équilibre à  la fois commercial et une indépendance éditoriale certaine. Alors que beaucoup de journaux crient à  l’aide à  la presse, dont le montant dérisoire, ne saurait contenter tout le monde, en effet, il y a plus de 200 titres et radios au Mali. Comment faire ? Augmenter davantage l’aide à  la presse ? La revaloriser à  son niveau d’avant la crise ? La supprimer ? Impensable. Les journaux sont habitués à  cette manne pécuniaire, instituée jadis par Alpha Oumar Konaré. Malgré tout, si l’aide devait être augmentée, alors, elle devrait aussi être auditée. Du reste, son utilisation ces vingt dernières années, a-t-elle été efficace. A-t-elle profité à  qui de droit ou a-t-elle servi quelques uns ? On le sait, l’aide de façon générale est pernicieuse et entraine la dépendance. Il est temps que les directeurs de journaux prennent leur responsabilité et mettent leurs journalistes dans les conditions. Qu’ils assurent leur protection et leur survie dans le métier. Indépendance éditoriale l’autre défi, C’’est bien l’indépendance éditoriale qui est mise à  mal. Politique partisane, instrumentalisation, appartenance politique des patrons de presse, les hommes de médias sont rarement libres de leur plume et de leur engagement, si tant est qu’il soient tous engagés ? La presse pourtant fait partie de la société civile, cette société civile forte qui doit interpeller les pouvoirs publics et servir de rempart démocratique. Or à  trop vouloir courtiser le politique, on flirte avec le flou artistique ou le sensationnel parfois. En perdant tout esprit critique. « Vous pouvez critiquer, mais sans salir, sans insulter », a à  juste titre rappelé le ministre de l’économie numérique lors de la journée de célébration de la liberté de la presse, mais, ces paroles se sont’elles déjà  envolées ? Du reste, s’il faut saluer le courage de certains confrères, qui ont couvert le Nord du Mali, il faut également saluer les aà®nés comme Gaoussou Drabo, ancien ministre de l’information, Hamèye Cissé du Journal Le Scorpion ou encore Diomansi Bomboté, ex professeur au Cesti de Dakar, et qui a toutes les compétences pour aider au parachèvement de l’école de journalisme nationale du Mali, sur laquelle planchent les autorités et annoncée pour Octobre 2014. Réguler le secteur Entretemps, il faudra réguler le secteur, revoir les régimes juridiques de nos médias. Avec la Haute autorité de la communication (HAC) promet le ministre Camara, on pourra mieux réguler le secteur, mais aussi sanctionner les délits de presse. l’économie numérique ni l’audiovisuel ne seront en reste et feront l’objet d’une attention particulière, d’autant que le statut des journaux en ligne, reste flou, estime Dramane Aliou Koné, de l’ASSEP. Pour Alexis Kalambry des Echos, le vrai problème réside dans l’indépendance économique des entreprises de médias. l’indépendance économique et éditoriale, voilà  donc les deux grands défis au Mali. Quant on sait que sous d’autres cieux, les aides à  la presse sont faramineuses et que les grands groupes de médias appartiennent à  des opérateurs privés, on comprend la démarche de certains médias à  trop vouloir attendre de l’Etat. Même, ne nous trompons pas de cible ? Il y a la presse privée et la presse d’Etat. Entretemps, que les journaux aient la volonté de se structurer davantage, car il est dommage d’entendre un directeur de publication se plaindre, recevoir l’aide et constater l’état triste de son journal ou de ses locaux au détriment du résultat final. En résumé, le devoir d’informer, l’objectivité, la déontologie, la rigueur, la neutralité, l’éclairage, le rôle de contre pouvoir politique et le leadership d’opinion etc, etC’