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Edito: Sanogo, la politique de l’autruche?

Il était resté en retrait de la scène ces derniers temps, sans pour autant lâcher prise dans la gestion des…

Il était resté en retrait de la scène ces derniers temps, sans pour autant lâcher prise dans la gestion des affaires de l’Etat. Le capitaine Sanogo, chef de l’ex-junte, est réapparu à  la télévision pour rassurer sur l’armée. C’’est concentré et plus sûr de lui que jamais que le capitaine Sanogo est apparu sur les écrans de l’ORTM ce lundi. Celui qui dirige l’ex-junte est venu en opération de communication avec un objectif double : clarifier la position de l’armée, dont il semble aujourd’hui être le leader et le porte-parole, et dissiper les rumeurs qui faisaient état de divisions dans les rangs des ex-putschistes et de l’armée toute entière. Comme pour répondre à  ceux qui l’accusaient de mettre des bâtons dans les roues de la transition en ne respectant pas ses engagements, Amadou Haya Sanogo s’est posé en défenseur des institutions. Il a déclaré épouser totalement les points de vue et les initiatives du président Dioncounda Traoré dont il a par ailleurs salué « la largesse d’esprit, la considération et le sens élevé du patriotisme». Faire taire les rumeurs et se positionner en décideur Au sujet de la demande d’appui envoyée la semaine dernière par le président à  la CEDEAO, Sanogo a expliqué qu’il n’y était nulle part écrit qu’il y aurait déploiement de troupes. Peut-être, « lorsque l’armée malienne en sentira le besoin », a-t-il tenu à  préciser. C’’est cette intervention éventuelle de troupes de la CEDEAO qui aurait mis le feu aux poudres à  Kati, siège de l’ex-junte. Des informations avaient même fait état d’une nouvelle tentative de putsch tant les « camarades » du capitaine sont réfractaires à  ce déploiement. Les camps des pro-CEDEAO et anti-CEDEAO se seraient ainsi regardés en chiens de faà¯ence. Le capitaine Sanogo, selon des sources à  Kati, aurait passé une grande partie de la journée du samedi 8 septembre à  discuter avec la troupe pour calmer les esprits. « Assez de discours! » Mais, pour lui, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, « l’armée malienne est plus que jamais unie comme un seul homme. Il n’y pas de problème à  Kati ni dans les autres garnisons », a-t-il déclaré avant de rassurer que la seule priorité reste celle de « restaurer l’intégrité territoriale ». « Assez de discours! » C’’est le point de vue unanime des Maliens au lendemain de cette intervention qui finalement n’aura apporté aucun élément nouveau en ce qui concerne les enjeux actuels pour le pays. Les commentateurs ont tôt fait de décortiquer le message du capitaine qui, selon eux, tente de se repositionner comme « maà®tre du jeu » dans l’armée. Or, de l’avis général, il n’est plus temps de savoir qui est chef de quoi, mais de définir que faire, quand et surtout comment. Et pour l’instant, C’’est l’option du déploiement de troupes africaines dans le Nord aux côtés de l’armée malienne pour combattre les islamistes qui reçoit le plus de suffrage. « Notre armée ne peut pas et elle l’a prouvé », déclare un bamakois, fort désabusé.