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Edito : Se rebeller contre les rebelles

De la capitale malienne, on minimise un acte odieux qui visait le chef du gouvernement. La « réponse politique appropriée…

De la capitale malienne, on minimise un acte odieux qui visait le chef du gouvernement. La « réponse politique appropriée » promise par le Premier ministre doit être musclée. Ils ont osé le faire. Ils l’ont planifié. Ils ont osé défier l’Etat. Ils ont voulu rappeler qu’ils n’ont jamais capitulé. Ces insurgés enragés, ces rebelles écervelés, ces groupes armés terroristes aiment semer la terreur. Ils ont beaucoup appris de Boko Haram, d’Aqmi et de bien d’autres organisations similaires qui les infiltrent ou pactisent avec eux. Samedi, ils ont manifesté leur volonté d’en découdre avec Bamako. Ces djihadistes qui ont laissé dans leur fuite en janvier 2013 un baril rempli de préservatifs sont avides de bonne chair, de produits prohibés par la religion qu’ils prétendent défendre et de billets de banque. Ils font de la rébellion un fonds de commerce pour jouir de passeports diplomatiques, de privilèges en tous genres et de prébendes. Ils ne respecteront jamais un accord. l’urgence les commande. Les coups spectaculaires les motivent Moussa Mara était une cible parfaite. Attenter à  sa vie aurait été une victoire. Menacer le Premier ministre devient un coup d’éclat. Aujourd’hui, le dialogue n’est plus la solution. « Le Mali ne sous traitera pas sa sécurité » avait dit le chef du gouvernement lors de la DPG, le moment est venu de le prouver. Face à  des partisans de la terreur, la réponse appropriée demeure la terreur, la guerre totale. Le Président Abdou Diouf l’avait dit « on ne négocie pas avec des rebelles », il faut les combattre sans relâche. Un groupe armé n’a jamais les mêmes référentiels d’éthique qu’un Etat. Le Mali a tenté par plusieurs moyens de négocier, de dialoguer, de pacifier et de mettre un terme à  la rébellion nordiste mais face à  une horde boulimique, une meute multicéphale, seul le langage des armes peut prévaloir. D’ailleurs avec qui dialoguer ? Une meute a ceci de particulier : tout règne y est éphémère, chaque clan se bat pour la survie. Moussa Mara a la mérite d’avoir secoué le palmier et de prouver aux sceptiques que tout est à  faire dans ce septentrion Malien. Le colonel Calvez de Serval l’avait dit « Kidal est un bouillon de culture ». Tout part de Kidal qui ne peut et ne doit pas être une principauté, une terre promise des groupes armés, un eldorado pour les terroristes de la bande saharo-saharienne. Aujourd’hui, les forces armées maliennes ont la puissance de feu requise, elles ont beaucoup appris ces derniers mois, elles se sont aguerries. Comme nous le confiait un officier supérieur de la zone militaire de Gao « nous pouvons défendre ce territoire à  condition que l’autorité politique nous suive et que la Minusma joue franc jeu». Justement, autant l’assassinat en novembre dernier de Ghislaine Dupont et Claude Verlon avait posé le problème du rôle de la force Onusienne autant les tergiversations entre les camps I et II à  Kidal samedi suscitent des questionnements sur la responsabilité des forces Onusiennes. Pourquoi le 31 décembre dernier la rébellion n’a pas tenté d’ouvrir le feu sur les délégations des ministres Malien et Français de la défense ? (sic). Moussa Mara a réussi une épreuve. Il lui faut, de concert avec le Chef de l’Etat, libérer les forces armées maliennes pour qu’aucune parcelle du territoire n’échappe au contrôle du pouvoir. l’hymne national du Mali le dit bien « La voie est dure très dure, qui mène au bonheur commun, courage et dévouement, vigilance à  tout moment ». La défiance appelle la résistance et vu qu’on devient rebelle quand les siens sont en cause, le pouvoir doit enfin se rebeller contre les rebelles pour « la dignité du Mali ».