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Edito : un vote…en dilettante

Il est vrai qu'à  quelques jours du vote, on mentionnait cette campagne morose, cette pléthore de regroupements et de nouvelles…

Il est vrai qu’à  quelques jours du vote, on mentionnait cette campagne morose, cette pléthore de regroupements et de nouvelles associations politiques ou du moins, ces alliances contre nature, qui ont finalement découragé le citoyen lambda. Alors que la présidentielle, avait suscité un engouement certain pour ces 6,5 millions d’électeurs Maliens, désireux de retrouver une certaine légitimité politique et d’échapper à  la perfusion internationale, les législatives sont passées sous un silence certain. On est loin du taux de participation de 50% de la présidentielle. Beaucoup n’ont pas été voter donc. Que faut-il comprendre ?  » Je n’irai pas voter, parce que je n’en vois pas l’intérêt », confie Mme Diarra, cadre en santé à  l’hôpital Gabriel Touré.  » A quoi sert de voter pour ces candidats dont on ne connaà®t pas le parcours, ni le poids politique. Certains mêmes sont apparus à  la veille de la campagne », commente cette malienne de la diaspora, désabusée. Faut-il en déduire que la présidentielle seule valait le déplacement massif dans les urnes ? A voir certains reportages et photos qui circulaient sur le net dimanche 24 novembre, certains agents électoraux s’ennuyaient las d’attendre les électeurs. D’autres se sont carrément endormis. Le dimanche étant jour de mariage, beaucoup auraient sans doute préféré se retrouver dans les cérémonies. « J’avais un mariage », confesse Mme Ly, alors j’ai pas eu le temps d’aller voter ». Les Maliens ont-ils définitivement perdu confiance aux hommes politiques ? A juger l’échiquier des candidatures, les profils sortis du bois sont nombreux, hommes d’affaires, journalistes, commerçants, n’ont pas suscité l’adhésion. Ces grandes affiches qui ont orné la capitale et ces visages inconnus n’ont point du tout accroché le peuple, las de se laisser berner par les promesses de campagne. Malgré tout les législatives restent ces élections cruciales pour la vie politique. Elles sont la suite logique des présidentielles. Mais surtout, les législatives permettent à  l’électeur qui a élu son président, de lui donner cette majorité dont il a besoin pour gouverner et agir. Agir, dans le sens de l’intérêt commun. Faire approuver les projets de loi par l’Assemblée Nationale, forte de sa majorité, voilà  tout l’intérêt de donner au premier gendarme de l’état, son sifflet, magistral. Pour Ibrahim Boubacar Keita, dont les premiers soixante jours n’ont pas été de tout repos, obtenir cette majorité, ces 147 sièges dans l’hémicycle, devraient relancer les dés. Avec l’insécurité au nord, la faiblesse de l’armée, et l’économie en balance, sans oublier, les aides internationales qui tombent au compte goutte, il faut de toute urgence redresser le bateau Mali. Le président qui a voté à  Sébénicoro, dimanche autour de midi,s ‘est dit heureux d’accomplir son devoir citoyen. Il faut lui souhaiter que le Mali marche encore mieux qu’il n’avance à  l’heure actuelle. C’est-à -dire, encore trop lentement. Mais comme dirait le proverbe, qui sait partir à  point, arrive.