Gladiators

Du sang et du sable, comme dans la Rome antique. Une nouvelle fois, l’Association des élèves et étudiants du Mali…

Du sang et du sable, comme dans la Rome antique. Une nouvelle fois, l’Association des élèves et étudiants du Mali s’est livrée à un affligeant spectacle. Le lundi 12 octobre, lors du renouvellement des Comités AEEM de la Faculté des Sciences et Techniques (FST) et de l’Institut Universitaire de Gestion (IUG), des clans rivaux se sont affrontés. Bilan de ces munera (combats de gladiateurs en latin) : au moins cinq blessés, dont un est décédé ensuite. Une nouvelle mort dans ce Colisée qui accueille en son sein gladiateurs modernes et « petites frappes » de la gâchette. À chaque affrontement, à chaque mort, le même cycle se répète. L’opinion s’indigne, demande des changements. Une descente de police médiatisée et l’on passe à autre chose, en attendant le prochain épisode de cette série, aussi longue que les « Feux de l’amour ». En 2017, à la suite de violents affrontements également, la police avait procédé à une vaste fouille sur le campus. Jugez plutôt : 20 pistolets automatiques de fabrication artisanale, 63 machettes, 208 couteaux, 6 bâtons de défense, 6 lance-pierres, 19 cartouches et 7 marteaux avaient été saisis. Des mesures s’imposent. « Il faut dissoudre l’AEEM, la réduire à l’état moléculaire ?». L’histoire nous enseigne que couper la tête ne suffit pas à la mettre à terre. Elle se réorganise, entre en clandestinité, mord au moment où l’on s’y attend le moins. La refonte du système éducatif, ainsi que le rétablissement et le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, sont des priorités que les autorités de transition se sont fixées. C’est à l’œuvre que l’on juge. Il est nécessaire d’être implacable avec ceux qui tiennent plus de « bandits » que d’étudiants. Il y a une fin à toute ère et ce énième combat de glaives et de pistolets artisanaux doit sonner le glas de celle-ci.