Indépendance ?

Comme chacun le sait, nous célèbrerons ce samedi 22 septembre, l’accession à l’Indépendance du Mali, fête nationale. Les festivités promettent…

Comme chacun le sait, nous célèbrerons ce samedi 22 septembre, l’accession à l’Indépendance du Mali, fête nationale. Les festivités promettent d’être grandioses et comme il y a 8 ans, à l’occasion du Cinquantenaire, la fête de cette année veut être exceptionnelle.

Mais comme la Côte d’Ivoire (7 août), le Bénin (1er août) et l’essentiel des pays anciennes colonies françaises, avec cette commémoration de l’Indépendance, le Mali a choisi de se rappeler que pendant près de 80 ans, il ne fut pas libre. Pourquoi continuer à donner implicitement autant d’importance à la période coloniale en en célébrant la fin ? Qu’en est-il des autres millions d’années de l’histoire de cette terre qui est aujourd’hui le Mali ? Que sont ces 80 là au milieu d’elles ? Sont-ce-t-elles qui ont permis au Mali d’exister ? Objectivement non. Elles ne sont qu’une étape qu’il ne faut certes pas oublier mais qu’il est impératif de transcender. A l’échelle de l’Histoire (vous noterez le grand H), la période coloniale n’est qu’une parenthèse. Elle a fait du Mali ce qu’il est mais tout autant si ce n’est moins que les empires Songhaï ou du Ghana. D’accord, on entend avec 1960 la naissance du Mali dans son existence politique et administrative actuelle, en tant qu’état moderne. Mais le Mali n’est pas que cela.

Le choix de cette date interroge donc, profondément, sur la vision que le pays a de lui-même, sur le sens et la portée que l’on donne à l’Histoire, à la Nation. C’est vrai, les fêtes nationales des pays francophones de la sous-région notamment ont été déterminées dans un contexte bien particulier. Mais près de 60 ans plus tard, après bien des expériences politiques, il est intéressant de noter qu’aucun de ces pays n’a fait la démarche de donner une autre symbolique à sa fête nationale. Elargissons la vision de nous-mêmes. Voyons le Mali tel qu’il fut, est et sera dans sa globalité. Méditons sur ce que nous sommes.