Le revers des médailles

Une fois n’est pas coutume, le basket malien ne fait pas l’actualité pour de bonnes raisons. Loin de l’euphorie des…

Une fois n’est pas coutume, le basket malien ne fait pas l’actualité pour de bonnes raisons. Loin de l’euphorie des victoires et des performances majuscules, tapies dans l’ombre, se dissimulent de scabreuses histoires. Les accusations visant certains entraîneurs des sélections féminines du Mali jettent un froid dans ce sport qui nous a apporté tant. Nous n’aurons peut-être plus la même lecture des photos de groupe entre les joueuses et leurs entraîneurs, la joie matérialisée par les sourires n’étant finalement que circonstancielle. Combien de joueuses se sont vues mises au ban pour avoir refusé les avances indécentes de leur encadreur, profitant de sa position pour assouvir ses besoins. Lassées, plusieurs abandonneront une passion qui les a guidées depuis leur enfance : porter et de défendre les couleurs nationales. Le Président de la Fédération malienne de basket, Harouna B. Maiga a dit espérer que ces « révélations » permettent aux présumées victimes de briser le silence. Une omerta a bénéficié du ni-ni des protagonistes. Des joueuses craignant pour leur carrière et les jugements de la société sur elles, des entraîneurs n’ayant aucun intérêt à ce que cela s’ébruite ou la Fédération, dont certains témoignages affirment qu’elle était au courant, mais désireuse de ne pas braquer les projecteurs sur elle pour un sujet autre que les victoires, nombreuses au demeurant, des équipes féminines. Cette inaction doit cesser afin que le basket malien continue sa razzia de trophées dans un environnement sain. Des joueuses ne doivent plus rejoindre la sélection la boule au ventre. Les parents doivent être assurés que confier leurs filles à des adultes améliorera leur jeu et qu’ils ne lorgneront pas leurs corps. Tout cela ne sera possible que si tombent des sanctions sévères, qui seront dissuasives pour tous les autres futurs et éventuels prédateurs.